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n’ont pas été pour quelque chose dans les déterminations subites que vient de prendre l’empereur allemand ?

A l’intérieur, nous n’avons à signaler pour aujourd’hui que la rentrée du Parlement : elle a eu lieu le 23 octobre. C’est à peine si la Chambre des députés a repris ses travaux : elle a liquidé quelques interpellations, et a voté rapidement une loi sur les syndicats agricoles, qui lui revenait du Sénat. Mais elle attend toujours le budget et n’en a pas encore de nouvelles. La session extraordinaire d’automne ayant pour objet principal et presque unique la discussion du budget, on se demande pourquoi le gouvernement convoque les Chambres avant que les rapports de la Commission soient imprimés et distribués. S’il attendait pour cela que la besogne fût prête, la Commission la préparerait plus vite, parce qu’elle sentirait peser sur elle une responsabilité assez lourde : on aurait le droit, en effet, de lui attribuer le retard apporté à la convocation du Parlement. Il y a huit jours que le Parlement est rentré et il n’a encore trouvé rien à faire. Quant aux dispositions qu’il apporte des vacances, elles sont confuses. Les radicaux ont annoncé d’avance avec un certain fracas la chute imminente du ministère. Mais, comme on ne voit pas très bien par qui il serait remplacé et que personne n’est sûr de gagner au change, le prétendu malade, condamné par de prétendus docteurs, pourrait bien échapper aux horoscopes pessimistes. En tous cas, la grande bataille aura lieu sur le budget. Le champ est vaste, et tout annonce qu’il sera très long et très difficile à parcourir.

Francis Charmes.
Le Directeur-gérant,
F. Brunetière.