date, les quatre ans prescrits par les règlemens n’ont suffi. Dès 1845, la haute Commission des Études médicales formée par le Gouvernement de Juillet, pensait qu’il convenait de mettre la règle en accord avec le fait et de fixer à cinq ans au moins la durée des études. Et depuis lors que de choses nouvelles dans la médecine, physiologie, bactériologie, cliniques spéciales, qui toutes exigent du temps, un temps sans cesse croissant. Le fait, le voici : il n’y a pas de docteurs après quatre ans d’études ; il y en a beaucoup, et ce ne sont pas les moins bons, après sept, huit et neuf ans. Dans les deux années scolaires 1887-88 et 1888-89, la Faculté de médecine de Paris a reçu 663 docteurs ; sur ce nombre, 91 avaient cinq ans d’études ; 113, six ; 142, sept ; 91, huit ; 91, neuf, 49, dix ; 51, onze et 98 plus de onze ans, soit une moyenne de sept ans. Il n’y a guère que les élèves des Écoles de santé de la Guerre et de la Marine qui soient docteurs après quatre ans et demi d’études. Mais il faut savoir qu’élèves des Facultés de Lyon et de Bordeaux, ils sont soumis à l’intérieur de leurs écoles à un entraînement particulier, et surtout qu’une fois docteurs ils font un stage dans les hôpitaux militaires et maritimes et y complètent ainsi leur éducation. Les médecins civils, une fois docteurs, n’ont pas, eux, de stage semblable ; et il importe qu’ils en fassent le moins possible auprès et aux dépens de leurs malades. Ainsi, en droit, la scolarité médicale est de quatre ans ; en fait, les études médicales durent six, sept ou huit ans. Si maintenant on veut bien se rappeler que la première année, à la faculté de médecine, est consacrée tout entière à la physique, à la chimie, et à l’histoire naturelle, et que les études vraiment médicales ne commencent qu’avec la seconde année, on trouvera que le jeune homme qui a mis six ans, sept ans, huit ans à devenir docteur en médecine a fait sur ces six, sept ou huit ans, un an de sciences physiques chimiques et naturelles et cinq ans, six ans, sept ans seulement de médecine. Avec le nouveau régime, il fera, demain comme hier, un an de sciences physiques, chimiques et naturelles, et s’il lui fallait hier cinq ans, six ans, sept ans de médecine proprement dite, demain il ne lui en faudra pas davantage. La seule différence, c’est qu’au lieu de faire ses sciences préparatoires à la faculté de médecine, il les fera à la faculté des sciences. Pour aucun, la durée totale des études ne sera augmentée ; pour ceux qui n’étaient bacheliers ès sciences restreints qu’un an après la sortie du lycée, elles seront diminuées de toute cette année-là.
Une seconde objection consistait à dire qu’avec le nouveau régime allait s’accroître la difficulté des études et partant diminuer le nombre des étudians et celui des médecins.