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Du reste, on ne s’était pas moins mépris sur certaines dispositions morales des étudians avec lesquelles il faut compter. Voici un jeune homme qui sort du lycée, pourvu de son baccalauréat classique et du baccalauréat ès sciences restreint. Il se fait inscrire à la faculté de médecine ; de par son immatriculation, il est bien et dûment étudiant en médecine ; il entre à la faculté, plein de curiosité ; c’est un ordre nouveau de choses qui, semble-t-il, va s’ouvrir devant lui ; il rêve d’anatomie, de physiologie, d’hôpitaux et de clinique. Mais dès le premier jour, il apprend que l’amphithéâtre de dissection lui est fermé, que l’hôpital lui est interdit, et que, pendant un an, il va lui falloir se remettre aux généralités de la physique, de la chimie, de l’histoire naturelle, toutes choses que, sans doute, il ne sait guère ou sait mal, mais qu’il croit savoir, sur la foi de son parchemin. Le voilà donc pour une année entière, cet étudiant en médecine, à ne rien faire de médical, à manier un baromètre ou un thermomètre, à monter un appareil à oxygène ou à hydrogène, à disséquer des grenouilles ou des écrevisses. Les meilleurs résistent à cette déception, mais beaucoup se rebutent, se dégoûtent, et perdent la vocation. Il a été remarqué que, depuis le régime de 1878, de la première à la seconde année, le nombre des étudians en médecine diminuait environ de moitié. Sans doute, dans la masse grandissante des aspirans au doctorat, une sélection doit se faire ; mais, on conviendra qu’un déchet de moitié est trop considérable.

Donc le but était loin d’être atteint. Mais, chose plus grave encore, un réel préjudice se trouvait porté aux études médicales. Le décret de 1878, en organisant à l’intérieur des facultés de médecine, la première année de sciences accessoires, avait maintenu à quatre ans la durée totale de la scolarité. Un an pour les sciences physiques et naturelles, il en restait trois seulement pour les véritables études de médecine. Trois années en 1878, quand les règlemens de 1803 en donnaient quatre ! Pourtant, depuis lors, que de nouveautés ajoutées à ce qu’était, à cette dernière date, l’état des connaissances ! L’histologie créée de toutes pièces ; la physiologie centuplée ; la chimie biologique constituée ; l’anatomie pathologique agrandie ; la pathologie générale transformée par la bactériologie. La tâche ayant grandi, il eût fallu, ce semble allonger la journée, et on la réduisait.


IV

Aussi n’est-il pas surprenant qu’en présence de tels inconvéniens, les facultés de médecine se soient montrées favorables à un changement de système. Consultées officiellement par le