un épi de blé. Enfin le troisième de ces fragmens est le plus suggestif de tous ceux qui ont été découverts : c’est le bord d’une coupe qui a dû avoir plus de deux pieds de diamètre, et autour de laquelle court d’une manière très apparente une inscription gravée en creux ; les caractères composant cette inscription sont malheureusement quelque peu endommagés, mais M. Bent ne doute pas qu’ils n’appartiennent à un système graphique analogue probablement au système proto-arabe ; et ils rappellent le curieux dessin sculpté sur rocher trouvé par M. Anderson dans le Bechuanaland.
Le fait que ces vases ont été trouvés dans le voisinage du temple autorise à croire qu’ils étaient affectés à un usage religieux, qu’ils ont été brisés par les occupans postérieurs de ces ruines, et que les fragmens en ont été jetés dehors.
En comparaison de la grande quantité de fragmens de coupes et d’autres objets en pierre que nous venons d’énumérer, les découvertes de poterie appartenant à la bonne époque de Zimbabyé ne sont pas nombreuses. Parmi les trouvailles d’objets appartenant à cette catégorie, M. Bent signale une pièce de poterie d’une exécution très remarquable, digne de la bonne période de l’art classique de la Grèce. Cette pièce nous fournit en outre la preuve que chez ce peuple la poterie n’était pas travaillée à la main, car elle porte encore au dos la marque très distincte du tour. Viennent ensuite des fragmens de couvercles et de vases de toutes sortes, entre autres d’un vase portant des trous très proprement percés autour du bord, plus un nombre énorme de menus objets ronds dont il n’a pas été possible de déterminer l’usage. En somme, les échantillons de poterie mis au jour témoignent que si les anciens habitans de ces ruines étaient d’une rare habileté dans l’art de la sculpture sur pierre, ils avaient également atteint un haut degré de perfection dans l’art de la céramique.
Plusieurs fragmens de poterie de Chine ou d’origine persane ont été également trouvés à la surface du sol, mais ne méritent pas d’arrêter notre attention, comme datant d’une époque relativement récente.
Enfin nous arrivons à la partie la plus importante des découvertes que nous devons à M. Bent, celle de tout le matériel qui était employé au traitement du minerai. Dans un réduit situé au-dessous du temple de la forteresse, il a été trouvé un fourneau de mineur fait, ainsi que la cheminée, d’un ciment extrêmement dur ; tout auprès, dans un grand espace situé entre deux blocs de rochers, se trouvait le résidu du quartz, dont l’or avait été extrait après avoir été soumis à l’action du feu ; ce quartz aurifère provenait