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La vallée qui sépare le pied de la ruine circulaire de la forteresse de la colline est parsemée de ruines ; un enclos de forme triangulaire et entouré d’un mur est attenant à la ruine circulaire ; on y accède par trois entrées, dont la principale conduit à un passage étroit montant vers la colline au sommet de laquelle se trouvaient sans doute deux tours rondes : des fouilles pratiquées à leur base ont mis à jour plusieurs piliers qui sont certainement d’anciens monolithes. Autant qu’on peut le conjecturer d’après l’aspect des lieux, les autres ruines éparses dans la vallée doivent être celles des demeures des ouvriers employés aux travaux des mines, et qui habitaient cette partie de la vallée sous la protection des deux forteresses.

La forteresse de la colline, ou l’Acropole, comme l’appelle M. Bent, ne présente pas à l’extérieur le même aspect de régularité que la ruine circulaire du bas de la vallée, mais n’en constitue pas moins un ensemble de constructions de l’effet le plus imposant. Ces constructions massives étaient protégées à l’extérieur par de grands blocs de granit brut ; du côté du sud, elles étaient défendues par un précipice de 80 pieds de profondeur. Au seul point accessible s’élevait un mur d’une épaisseur égale à celle des ruines du pied de la colline, soit 13 pieds au sommet ; en certaines parties sa hauteur atteignait 30 pieds. La plate-forme de ce mur, qui formait terrasse, était décorée sur le bord extérieur de petites tours rondes qui alternaient avec de grandes surfaces unies d’un seul tenant ; ce système de tours rondes et de surfaces monolithiques devait être de l’effet décoratif le plus bizarre et le plus extraordinaire.

Ce n’est qu’au prix de beaucoup de temps et d’efforts que M. Bent et ses compagnons ont pu atteindre l’intérieur de l’enceinte, à travers un labyrinthe inextricable de végétation, de remparts, de fossés et de murs. Un escalier fort étroit, pratiqué dans la roche, conduit à un mur dont les pierres pointues à la face interne figurent en quelque sorte un canevas dentelé ; plus loin, le même passage conduit à un rebord saillant qui surplombe le précipice dont nous avons parlé ; là, malgré l’impossibilité d’une attaque, on avait encore établi d’autres défenses en maçonnerie

Sur le sommet de la montagne se dressent d’énormes blocs de pierre, hauts de 50 pieds ; au pied du plus élevé de ces blocs se trouve un petit plateau auquel on accède par des marches disposées à droite et à gauche ; ce plateau était décoré de grands monolithes et de piliers de marne couverts de figures géométriques ; un de ces piliers atteignait une hauteur de plus de 11 pieds.

Le grand espace semi-circulaire situé au-dessous de cette