assises régulières pour former un mur d’une épaisseur et d’une hauteur vraiment prodigieuses.
Au centre de l’enceinte sacrée, dont le sol est couvert de ciment, se dressent à côté l’une de l’autre deux tours coniques d’un diamètre inégal, mais remarquables toutes deux par la régularité de leurs courbes. La plus grande de ces tours a des proportions vraiment merveilleuses et absolument mathématiques ; mais la partie supérieure s’étant écroulée, cette tour ne présente plus que l’aspect d’un cône tronqué ; à la partie la plus élevée de ce qui en reste, court une bande ornementale tout à fait semblable à celle qui décore le mur extérieur. Il est assez difficile de déterminer la destination que pouvaient avoir ces deux tours ; mais leurs proportions sont bien curieuses et semblent fournir l’explication de quelques autres parties de la construction ; ainsi les hauteurs de ces tours, telles qu’elles peuvent être déterminées par leurs courbes, devaient être respectivement de 42 pieds 3 pouces et de 13 pieds 5 pouces ; or, ces chiffres sont entre eux dans le même rapport que la circonférence d’un cercle à son diamètre ; d’après les constatations de M. Swan, ce rapport de la circonférence au diamètre doit aussi avoir servi à déterminer la longueur du rayon ou du diamètre dans toutes les courbes circulaires des murs élevés d’après ce système. M. Swan a encore établi, au sujet de ces deux tours, des rapprochemens de chiffres tout aussi curieux, sur lesquels nous nous dispenserons d’insister.
Le reste de l’enceinte est divisé en d’autres enceintes plus petites ; M. Bent a cru pouvoir déterminer l’endroit où se dressait l’autel, qui n’est d’ailleurs aujourd’hui qu’un amas de pierres et de mortier ; on y voit cependant trois monolithes très remarquables, dont deux près de l’entrée nord-ouest, et le troisième derrière l’autel même ; ce sont des blocs de granit bruts hauts de onze pieds et solidement enfoncés dans le sol.
Les fouilles pratiquées dans cette enceinte n’ont amené que des résultats insignifians, le sol en ayant été bouleversé par plusieurs générations de Cafres qui ont successivement fait élection de domicile dans ces ruines.
Les indigènes, dit-on, célèbrent dans cette enceinte des cérémonies mystérieuses appartenant à un culte tout local, et qu’on ne trouve pratiqué nulle part ailleurs. Carl Mauch, qui n’a pas d’ailleurs assisté à ces cérémonies — que les indigènes dérobent à la curiosité des étrangers, et qui par conséquent n’en parle que par ouï-dire — n’y a pas moins signalé de grandes ressemblances avec les rites du culte mosaïque ; il croit aussi que c’est par tradition que ces rites se sont perpétués chez ces indigènes.