ne participe nullement de celui qui nous fait admirer la beauté dans les arts ? Si nous sommes faits pour trouver dans cette créature qui nous charme le genre d’attrait propre à nous captiver, comment expliquer que ces mêmes traits, ces mêmes grâces particulières pourront nous laisser froids, quand nous les trouverons exprimés dans des tableaux ou des statues ? Dira-t-on que, ne pouvant nous empêcher d’aimer, nous aimons ce que nous rencontrons et qui est imparfait, faute de mieux ? La conclusion de ceci serait que notre passion serait d’autant plus vive que notre maîtresse ressemblerait davantage à la Niobé ou à la Vénus, mais on en rencontre qui sont ainsi faites et qui ne nous forcent nullement à les aimer.
1er janvier 1857. — Poussin définit le beau la délectation. Après avoir examiné toutes les pédantesques définitions modernes, telles que la splendeur du vrai ou que le beau est la régularité ; qu’il est ce qui ressemble le plus à Raphaël ou à l’antique ; et autres sottises, j’avais trouvé en moi sans beaucoup de peine la définition que je trouve dans Voltaire, articles Aristote, Poétique, du Dictionnaire philosophique, quand il cite la sotte réflexion de Pascal, qui dit qu’on ne dit pas beauté géométrique ou beauté médicinale, et qu’on dit à tort beauté poétique, parce qu’on connaît l’objet de la géométrie et de la médecine, mais qu’on ne suit pas ce que c’est que le modèle naturel qu’il faut imiter pour trouver cet agrément qui est l’objet de la poésie. A cela Voltaire répond : « On sent assez combien ce morceau de Pascal est pitoyable. On sait bien qu’il n’y a rien de beau dans une médecine, ni dans les propriétés d’un triangle, et que nous n’appelons beau que ce qui cause à notre âme et à nos sens du plaisir et de l’admiration. »
Sur le Titien. — On fait l’éloge d’un contemporain dont la place n’est pas marquée encore ; ce sont même souvent les moins dignes d’être loués qui sont l’objet des éloges. Mais l’éloge du Titien ! On me dira que je rappelle ce jurisconsulte dévot qui avait fait le Mémoire en faveur de Dieu…
Il se passe de mes éloges… sa grande ombre…
Il semble effectivement que ces hommes du XVIe siècle ont laissé peu de chose à faire : ils ont parcouru le chemin les premiers et semblent avoir touché la borne dans tous les genres ; et pourtant, dans le chemin de ces gens, on a vu des talens montrant quelque nouveauté. Ces talens, venus dans des époques de moins