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d’importations du même pays. Il serait à souhaiter que cet énorme écart diminuât, non par l’abaissement du dernier chiffre, mais par l’élévation du premier.

Considéré au point de vue du volume, le commerce extérieur de la France s’est accru dans les cinq années de 1887 à 1891 : 26millions de tonnes en 1887, puis 26 925 000 en 1888, 27 469 000 en 1889, 29 447 000 en 1890, et 31 018 000 en 1891. Aussitôt après l’établissement du tarif douanier, l’abaissement a commencé : 29 290 000 tonnes en 1892.

Nous importons surtout des marchandises lourdes, houille, céréales, bois, matières premières de toute sorte, 22 551 000 tonnes ; nous exportons surtout des marchandises d’un prix élevé par rapport au poids et au volume, principalement des produits de nos usines, 6 738 000 tonnes, dont 816 000 par Marseille et 665 000 par Bordeaux. Environ 45 pour 100 de la totalité des marchandises constituant l’objet de nos échanges avec l’étranger passent par les douanes de Marseille, Jeumont (frontière terrestre), Dunkerque, Bordeaux, le Havre, Rouen et Saint-Nazaire. En 1892 sont entrées ou sorties : par Marseille : 2 847 000 tonnes, par Jeumont 2 618 000, par Dunkerque 1 947 000, par Bordeaux 1 711 000, par le Havre 1 689 000, par Rouen 1 387 000, par Saint-Nazaire 1 045 000. (L’ordre d’importance est modifié légèrement si l’on considère le commerce général au lieu du commerce spécial. Le transit est considérable notamment par le Havre et par Bordeaux.)

Les autres portes du commerce se classent ensuite dans l’ordre suivant : Cette, Bayonne, Dieppe, Valenciennes, Calais, Boulogne, Pagny, de 547 000 à 300 000 tonnes ; La Rochelle, Belfort, Nantes, Tourcoing, Avricourt, de 252 000 à 201 000 ; Nice, Lille, Roubaix, etc., moins de 200 000 tonnes.

De 1887 à 1892 on constate une augmentation continue aux douanes de Marseille, Jeumont, Dunkerque, Rouen, Saint-Nazaire, Bayonne, Calais, Nantes. Il y a décroissance au contraire, pour Cette, Dieppe et Boulogne. Bordeaux est resté à peu près stationnaire.


V

La conclusion générale qui ressort de ces chiffres est que les échanges entre les nations ont diminué de valeur et presque partout aussi de volume, depuis que les peuples ont travaillé à l’envi à s’entourer de barrières douanières. Les protectionnistes objectent que l’Angleterre libre-échangiste a vu également ses exportations décroître dans la même période, et que la décroissance