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LE PRIX ET LE LOYER
DES MAISONS EN FRANCE
DEPUIS LE MOYEN AGE JUSQU'Á NOS JOURS

II.[1]
LES TEMPS MODERNES

La propriété bâtie a suivi, au cours des deux derniers siècles, les mêmes oscillations de prix que la propriété rurale[2]. Comme les terres, les maisons de Paris et de province ont continué à hausser depuis 1600 jusque vers 1680 ; elles ont baissé ensuite à la fin du règne de Louis XIV et sous la Régence, et cette baisse a été telle parfois que quelques loyers sont revenus à leur taux du moyen âge. Une maison de Vernon (Eure), qui était louée 35 francs en 1389, ne l’est plus en 1708 que 29 francs.

De la fin du ministère de Colbert au commencement de celui de Fleury, il y a partout un recul considérable : une maison de la rue Michel-le-Comte, à Paris, louée 2865 francs en 1665, l’est seulement 1220 francs en 1713. Même affaissement de la valeur vénale : un hôtel de Charenton, vendu 14 000 francs en 1644, et 19 600 francs en 1654, n’est revendu en 1704 que 9 800 francs ;

  1. Voir la Revue du 1er avril 1894.
  2. Voir, dans la Revue du 15 août 1893, la Propriété foncière de Philippe-Auguste à Napoléon. — IV. La valeur et le revenu des terres.