protectionnistes que la diminution du commerce extérieur depuis 1891 n’est pas un fait spécial à la France, mais un phénomène commun à la plupart des pays qui nous entourent, à l’Allemagne, à l’Angleterre, aux États-Unis.
L’observation est exacte ; il est facile de comprendre d’abord que, la France ayant mis des entraves à ses transactions avec le dehors, l’adoption de cette politique ait eu sa répercussion sur le volume des transactions des pays étrangers, non seulement avec nous, mais encore avec d’autres pays, d’autant que la législature française, en élaborant son tarif de janvier 1892, n’innovait point, mais suivait docilement l’exemple que venaient de donner les États-Unis avec leur fameux tarif Mac Kinley.
L’Angleterre s’est donc trouvée, depuis 1891, en présence du tarif Mac Kinley du côté des États-Unis, et du tarif de 1892 du côté de la France. Or, c’est avec ces deux pays, qu’elle fait le plus d’échanges. Comment le volume de ses transactions n’aurait-il pas baissé, dès que ses deux cliens les plus importans réduisaient systématiquement leurs échanges avec elle ?
On ne saurait donc arguer, de la réduction survenue dans les totaux du commerce extérieur de la Grande-Bretagne, contre les motifs allégués à la réduction subie par nos propres échanges dans la même période.
D’autres causes ont encore exercé une action déprimante sur l’activité des échanges de l’Angleterre pendant les deux dernières années : la crise financière de la République Argentine, suivie du krach colossal de la maison Baring à Londres ; la révolution, puis la guerre civile au Brésil ; en Australie, la grande débâcle des banques ; en Angleterre même, enfin, les terribles grèves qui ont amené une si longue et si funeste interruption dans la production industrielle.
Les trois premiers mois de 1894 ont déjà accusé un relèvement sensible du mouvement commercial anglais, et il semble bien que ce relèvement ne soit qu’à son début. Les crises de 1893 ont restreint momentanément les ressources aux États-Unis et en Australie ; mais le développement de la richesse n’aura été interrompu dans ces deux pays que pour une courte période. Or, c’est principalement sur les envois aux Australiens et aux Américains que porte la diminution des exportations britanniques en 1893.
« Vous avez à examiner d’abord la situation si douloureuse des deux plus grandes branches de la production française, celles