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du mutisme, des paralysies, des troubles circulatoires et trophiques, du transfert. Il a mis en relief l’hystérie masculine et l’hystérie infantile, l’influence du traumatisme sur l’évolution de cette névrose.

Quant à l’hypnotisme, la violence des attaques dont il a été l’objet peut donner la mesure du rôle qu’il a joué dans l’étude de cette question. Quelles que soient les objections qu’on ait pu faire à la description qu’il a donnée des différens états connus sous le nom d’hypnotisme, il est certain qu’en appliquant la méthode nosographique à cette étude, Charcot a permis de faire entrer dans le domaine des sciences d’observation des phénomènes regardés jusque-là comme à peu près inaccessibles. Non seulement, il a consacré la renaissance de l’hypnotisme sous une forme scientifique mais il l’a vengé de ses mésaventures académiques en lui faisant faire une rentrée triomphale à l’Académie des sciences. Ceux qui se souviennent de l’état des esprits sur cette question en 1883 conviendront peut-être que Charcot ne manqua pas de courage en appuyant sa candidature à l’Institut par une lecture sur l’hypnotisme où il exposa sa méthode. Cette méthode, il l’a résumée lui-même. Au lieu de se lancer, dit-il, à la poursuite de l’inattendu, de l’étrange, il convient, quant à présent, de s’attacher à saisir les signes cliniques, les caractères physiologiques facilement appréciables des divers états et phénomènes nerveux produits : de se renfermer d’abord dans l’examen des faits les plus simples, les plus constans, de ceux dont la réalité objective est le plus facile à mettre en évidence, n’abordant qu’ensuite et toujours avec circonspection les faits plus complexes ou plus fugitifs ; de négliger même, systématiquement, du moins à titre provisoire, ceux d’une appréciation beaucoup plus délicate, qui pour le moment ne paraissent se rattacher par aucun lien saisissable aux faits physiologiques connus. C’est en grande partie, suivant lui, parce que ces précautions si simples ont été trop souvent négligées que les recherches sur l’hypnotisme considéré comme névrose expérimentale, recherches destinées certainement à porter quelque jour la lumière sur une foule de questions, non seulement de l’ordre pathologique, mais encore de l’ordre physiologique ou psychologique, autrement presque inaccessibles, n’ont pas donné jusqu’ici tous les fruits qu’on en peut attendre.

Outre sa distinction des états nerveux compris sous le nom d’hypnotisme : — état cataleptique, état léthargique, état de somnambulisme provoqué ; — on lui doit des études particulières d’un certain nombre de phénomènes observés dans l’état hypnotique ; l’hyperexcitabilité neuro-musculaire, la suggestion par l’intermédiaire du sens musculaire, l’hémiléthargie, l’hémicata-