Egger, Natalis de Wailly, grouper les vétérans de l’érudition nationale. Siméon Luce, H. Michelant, M. de Montaiglon ; des savans comme MM. Longnon et Emile Picot ; toute une pléiade d’excellens érudits, MM. Jacques Normand, Ulysse Robert, Bos, Demaison, Bonnardot, Lecoy de la Marche, Couraye du Parc, et au premier rang de ces hommes prêts à toutes les taches nobles, ingrates et désintéressées, M. Gaston Raynaud ; des professeurs de nos Facultés, MM. L. Constans et E. Langlois, et des romanistes étrangers, MM. Hermann Suchier, J. Ulrich, Kœlbing, H. Todd, miss Toulmin Smith ; et encore des spécialistes qui ont voué tous leurs loisirs, avec amour, à une oeuvre unique, MM. Maurice Roy, de Fréville de Lorme, le marquis de Queux de Saint-Hilaire, le baron James de Rothschild, dont la Société déplore la perte : car il ne fut pas seulement l’un de ses fondateurs et de ses Mécènes, mais l’un de ses plus experts ouvriers. Surtout, pour éviter l’éparpillement des forces, l’esprit de coterie ou de curiosité bibliographique, pour mettre toujours l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, il fallait à la Société une discipline, des chefs, non officiels, mais universellement reconnus : elle a trouvé MM. Gaston Paris et Paul Meyer, et c’est assez dire, Quand on songe que ces études sont nées d’hier en France et que les Raynouard, les Fauriel, les Paulin Paris n’étaient que d’énergiques coureurs d’avant-garde ; qu’il y a trente ans encore la philologie française disposait d’une seule chaire au Collège de France, au même titre que l’assyriologie ou la sinologie, et qu’aujourd’hui elle est dignement enseignée dans nos Universités de Paris, de Lille, de Lyon, de Bordeaux, de Toulouse, de Montpellier ; qu’il y a trente ans, nos travaux d’érudition romane devaient demander asile à des recueils d’outre-Rhin et qu’aujourd’hui des revues florissantes, la Romania, la Revue de philologie française et provençale, la Revue des langues romanes, le Moyen Age, les Annales du Midi, d’autres encore, dirigent les recherches, répriment les écarts et le travail inutile, centralisent les résultats, on s’étonne, en vérité, du chemin parcouru ; on doute si les vieilles sciences classiques possèdent en France une aussi robuste organisation ; on se prend de reconnaissance pour les hommes qui ont suscité ces forces, et l’on admire en eux le noble instinct qui moue notre siècle. — Qu’ont-ils su faire produire à la Société des Anciens Textes français ?
Je me figure la surprise — et, sans doute, la déconvenue — d’un lettré qui, sans être spécialiste, mais par simple curiosité sympathique, a porté son adhésion à la Société. Il attend des