entre lesquelles le mariage n’est point permis. Comme le remarque lui-même un Hindou, « les brahmanes du Bengale ne se marient pas avec des brahmanes d’autres régions, ni les Kâyasthas (scribes) ou autres castes du Bengale avec leurs castes respectives dans d’autres parties de l’Inde. De plus, parmi les brahmanes du Bengale, les brahmanes Rahris ne se marient pas avec les brahmanes Varendras ou Vaidikas ou Dakkhinatwas. Les Vaidyas (médecins) Ballalsenis qui vivent dans le Bengale oriental, ne se marient pas avec les Vaidyas Lakmansenis qui habitent l’ouest du pays, et les quatre classes des Kâyasthas Bengalais ne se marient point entre elles. Dans l’Inde supérieure le mariage est interdit entre les sections des Kâyasthas, dont le chiffre ici s’élève à douze. » Ceci n’est qu’un exemple. L’avocat le plus résolu de l’origine purement professionnelle des castes, M. Nesfield, constate lui-même que toutes les castes nominales se résolvent ainsi en nombre de sections qui sont les castes réelles. Il en compte, pour les Provinces du nord-ouest, sept parmi les Barbais ou charpentiers, dix parmi les Kâyasthas ou scribes, trente parmi les Chattris, cultivateurs ou propriétaires fonciers, quarante parmi les brahmanes. Il n’en est pas autrement ailleurs. Il serait aussi superflu que fastidieux d’accumuler des noms.
Spontanée ou imitée de l’organisation brahmanique, la même tendance règne dans les populations que leur type, leurs usages ou leur barbarie font considérer comme aborigènes. C’est sous la forme de groupes endogames plus ou moins étendus qu’on les voit faire leur entrée dans le giron commun de l’hindouisme. M. Risley en répartit les fractionnemens en plusieurs catégories : ethniques, linguistiques, locales, professionnelles, sectaires, sociales, suivant le mobile qui semble avoir dans chaque cas cimenté le groupement. L’usage est en tout cas si universel et, pour ainsi dire, forcé, que nous le voyons parfois appliquer suivant un nombre conventionnel ; le morcellement en sept castes semble, si j’ose ainsi parler, être de style dans le Penjab.
Le principe est très répandu ; il n’est point absolu. Telle caste, comme celle des Khatris au Penjab, est réglée à cet égard par des combinaisons compliquées qui autorisent le mariage entre certaines sections de la caste, non entre d’autres. Chez diverses populations Râjpoutes, plusieurs dans se marient entre eux, tandis qu’ils en excluent d’autres de ce privilège. Bien des anomalies traversent et déconcertent la règle. Et l’on voit, par exemple, les brahmanes Gaurs accepter à Dehli avec les brahmanes Tagas des unions que leurs congénères repoussent dans le Doab et le Rohilkhand. Ceci entre cent bizarreries pareilles. Malgré le prix qu’une opinion unanime attache à l’égalité de caste entre