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LE
MONDE ANTILIEN

II.[1]
CUBA, PUERTO-RICO

Par-delà le canal de Santarem, au sud d’Andros, distante de 150 kilomètres, s’allongent les côtes de Cuba. Surnommée « la Perle des Antilles, — l’île toujours fidèle, » siempre fiel, appellation que rien ne justifie plus, Cuba est, avec Puerto-Rico et les Vicques, tout ce que l’Espagne a conservé de ce monde antilien découvert par elle. Elle a perdu successivement Haïti et la Jamaïque, la Trinidad, la Barbade et Antigua, Grenade, Saint-Vincent et Tabago ; mais Cuba lui reste encore, la plus grande, la plus peuplée, la plus riche des îles de la Méditerranée américaine. Sa superficie est de 118 833 kilomètres carrés, le cinquième de la France, sa population est de ; 1 500 000 unies, son mouvement commercial dépasse 500 millions à l’année, sa production totale un milliard et demi.

Cuba est de nom, de langue, de religion, de race, mais non de cœur, une terre espagnole. Ici, l’élément noir est en minorité : 500 000 nègres et métis contre près d’un million de blancs, dont 30 000 seulement de provenance étrangère ; mais si ces 30 000 ne

  1. Voyez la Revue du 1er septembre 1893.