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on n’a jamais apprécié à leur complète valeur les admirables qualités. C’est cette connaissance des époques et des maîtres qui permet de jouir bien plus vivement de l’œuvre d’art.

Sans qu’il soit besoin d’avoir tous ces chefs-d’œuvre sous les yeux, il suffit d’un peu de goût pour décorer un éventail, un écran et un paravent, ce qui est pour toute jeune fille ou jeune femme une très agréable et très utile manière d’occuper ses loisirs. M. G. Fraipont dans ce traité[1] plein d’agrément et de précision donne les règles de la composition selon la forme, la couleur, le sujet de l’objet à décorer ; il indique ensuite la manière de peindre suivant le procédé employé sur les diverses matières : gaze, soie, velours, parchemin, bois, peau, et ses illustrations sont fort bien faites et choisies dans leur variété. En même temps que des modèles d’éventails, d’écrans et de paravens, on y puisera une foule d’idées ingénieuses, d’arrangemens heureux, de fantaisies gracieuses applicables à toutes espèces de pièces à orner.

Jérusalem, de M. l’abbé Albouy, tout rempli d’un souffle chrétien, s’adresse particulièrement à ceux que leur foi pousse à rechercher en Terre-Sainte et dans les sanctuaires de la Judée[2] les souvenirs de la naissance et de la vie de Jésus et qui, en parcourant ces lieux où le Divin Maître se manifesta à l’humanité et qui furent témoins des mystères sacrés, souhaitent de ressentir les émotions des premiers croyans en face du berceau du christianisme et du tombeau de leur Dieu. Après tant d’autres illustres et pieux voyageurs, qui ont décrit Jérusalem descendant des hauteurs de Sion vers la vallée de Josaphat, le mélange de tous les types des races humaines qui s’y croisent, la diversité des actes et des cultes qui y célèbrent leurs cérémonies, M. Augustin Albouy conduit à son tour le pèlerin catholique à tous les sites consacrés, à tous les sanctuaires vénérables. Le Calvaire et le Saint Sépulcre, le Mont-Sion, la Tour de David, près de la porte de Jaffa, le Mont Moriah, la montagne des Oliviers, les cimetières, les tombeaux fameux, le temple et le palais de Salomon, il nous fait visiter tous les établissemens catholiques, les quartiers et les mosquées que fréquente la population musulmane et schismatique, et contempler la mer Morte et le Jourdain, Jéricho, Bethléem, et la mosquée d’Hébron.

Le livre sur la Marine française[3] est écrit par un marin qui la connaît bien, qui l’aime et qui la fait aimer, parce qu’il en parle avec chaleur et avec une profonde connaissance d’un métier qui est fait

  1. L’Éventail, l’Écran, le Paravent, par M. G. Fraipont : 1 vol. gr. in-8, orné de 16 aquarelles et 112 dessins de l’auteur ; Laurens.
  2. Jérusalem et les sanctuaires de la Judée, par M. l’abbé A, Albouy, 1 vol. gr. in-8o, illustré ; Didot.
  3. La Marine française, par M. Maurice Loir, lieutenant de vaisseau, 1 vol. gr. in-8, illustré de 250 gravures dans le texte, en noir ou en deux teintes, et de 36 planches imprimées d’après L. Couturier et Montenard ; Hachette et Cie.