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recueils illustrés en couleurs jusque dans les prix les plus modestes, par l’imprimerie May et Motteroz ? Dans les Arts de la reproduction vulgarisés[1], M. Jules Adeline nous fait connaître quels sont les procédés de reproduction mécanique qui permettent d’obtenir ces merveilleux résultats. Il insiste sur les différens procédés de gravure d’interprétation et de gravure directe ; fait ressortir quels en sont les avantages et les inconvéniens, quelles sont les règles à suivre et les effets obtenus.

Des renseignemens sur les diverses méthodes d’impression, de tirage, des gravures en relief et en creux, des planches en noir et en couleurs terminent ce volume dans lequel on a tenu cependant à rappeler les vieilles méthodes de gravure d’interprétation autrefois en honneur et les essais d’un imprimeur praticien, M. Motteroz, sur les gravures chimiques en relief et sur les Illustrations par les procédés chimiques, suivis de l’Histoire de la gravure, de M. Georges Duplessis. Depuis, nombre d’ouvrages ont été consacrés à la gravure, et dans cette précieuse Bibliothèque de l’enseignement des Beaux-Arts dont les éditeurs des Arts de reproduction ont eu l’initiative, M. Henri Delaborde a également traité avec la compétence qu’on lui connaît de l’art de la gravure, tandis que M. de Lostalot a résumé l’historique des procédés en attendant que la science, qui est sur la voie, ait trouvé un moyen pratique de reproduire directement par la photographie les couleurs naturelles des objets et des tableaux qui lui seront présentés.

Cette œuvre de vulgarisation prépare on ne peut mieux à lire l’Histoire populaire de la peinture[2], très belle et très savante histoire, par M. Arsène Alexandre, l’auteur de tant de travaux d’art et de quelques-uns des plus charmans albums de la maison Quantin. L’ouvrage entier comprendra quatre volumes : la peinture française, — l’école italienne, — les écoles flamande et hollandaise, — les écoles allemande, anglaise et espagnole, — et formera un véritable musée de mille chefs-d’œuvre qui prendra sa place à côté de l’Histoire de la peinture en Europe, par M. Georges Lafenestre, inaugurée par le Musée du Louvre[3]. Quoiqu’il n’y ait pas de peinture populaire dans le sens strict du mot et que l’objet du monde devant lequel il se dit le plus de sottises, ce soit un tableau de musée, on arrive par l’étude à faire comprendre la plupart des belles œuvres et à les faire comprendre telles qu’elles sont. C’est l’objet de cet ouvrage, et il est naturel qu’il commence par la peinture française qui est bien celle qui est encore la plus méconnue de toutes, et dont, depuis les Primitifs jusqu’aux maîtres du XVIIe et du XVIIIe siècle,

  1. Les Arts de reproduction vulgarisés, par Jules Adeline, 1 vol. in-8, avec 140 vignettes dans le texte, et 12 planches hors texte ; May et Motteroz.
  2. Histoire populaire de la peinture, par M. Arsène Alexandre, t. Ier, École française, 1 vol. gr. in-8o illustré de 250 gravures ; Henri Laurens.
  3. Le Musée national du Louvre, par M. Georges Lafenestre, 1 vol. in-8o ; May et Motteroz.