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de faire face à ses engagemens, et élaborer un projet de règlement de la dette publique, analogue à celui qu’ont subi les créanciers du Portugal, présentait enfin à la Chambre hellénique ces jours derniers son œuvre financière. Sic vos non vobis. Il aura été à la peine et non à l’honneur. Le cabinet, mis en minorité au premier scrutin, s’est retiré, et M. Tricoupis, appelé au palais, a immédiatement composé un cabinet. On voudrait pouvoir dire que, du même coup, les finances helléniques ont été sauvées.

Le Portugal a eu la satisfaction de voir sa rente 3 pour 100 ne pas s’attarder au-dessous du cours de 20 francs. Le démenti infligé à de mauvais bruits a déterminé des rachats jusqu’à 20 3/8, et le gouvernement a eu en même temps la bonne inspiration de signer le décret de réorganisation de la Compagnie Royale des Chemins de Fer Portugais, sur la base de la représentation des obligataires dans l’administration de la Société. Cette décision, longtemps attendue, a valu aux obligations 3 pour 100 de la Compagnie Royale une reprise assez vive de 98 à 113 francs. Le titre vaudrait même mieux que ce dernier cours, si les termes du convenio venaient à être fidèlement exécutés.

Les valeurs argentines ont été immobiles. Les journaux de Buenos-Ayres ont apporté le texte de l’exposé financier adressé par le ministre des Finances, M. Terry, le 11 octobre dernier, au Congrès argentin. Ce long et substantiel document, véritable traité d’économie politique, contient, à l’usage de la nation argentine, des prescriptions d’une haute sagesse, dont l’application améliorerait évidemment la situation financière de la République. Il conclut à l’acceptation du contrat passé à Londres en juillet dernier pour le règlement de la dette.

Une amélioration sérieuse des cours s’est produite sur les actions de quelques établissemens de crédit. La Banque de France a été portée de 4000 à 4085 francs, le Crédit Foncier de 978.75 à 1017.50, la Banque de Paris de 612.50 à 627.50, le Crédit Lyonnais de 748.75 à 765 ; le Comptoir national d’escompte est resté à 485 francs. Le Suez est en hausse de 20 francs à 2 730, les établissemens Decauville de 35 francs à 215, le Gaz de 17.50 à 1,397.50, le Nord de 25 francs à 1905. Il n’est pas jusqu’à l’action de Panama qui n’ait eu son mouvement, passant de 12.50 à 18.75 et réalisant ainsi une hausse de 50 pour 100, sur de très indécis projets de reconstitution de l’entreprise.


Le Secrétaire de la rédaction, gérant,

J. BERTRAND.