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AUTOUR D’UNE TIARE

III.[1]
IDYLLE. — LE NAUFRAGE D’UN PONTIFICAT. — MARIAGE IN EXTREMIS.


VI. — IDYLLE.

La pauvrette attendit longtemps. Grégoire VII prolongea jusqu’à l’automne de 1077 son séjour à Canossa et dans les domaines de la comtesse Mathilde, afin de surveiller de près les allées et venues de l’empereur en Italie et la sourde révolte de l’épiscopat lombard, toujours disposé, depuis un demi-siècle, à élever contre Rome une église indépendante. Des faits très graves, tels que l’élection au mois de mars, par une partie des princes allemands, en présence des légats pontificaux, de l’anti-césar Rodolphe de Souabe, beau-frère d’Henri IV ; des rumeurs inquiétantes propagées par les prêtres schismatiques, annonçant l’exaltation prochaine d’un antipape, le patriarche de Ravenne ou l’archevêque de Milan, tout faisait pressentir à Grégoire une crise où pouvait périr le saint-siège romain. Dans le même temps succombait, au midi napolitain, le dernier débris de l’empire lombard, le seul allié de l’Église contre

  1. Voyez la Revue du 15 septembre et du 1er octobre.