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moment aux prises avec des difficultés que son irrésolution a laissées se développer. Ceux qui se flattaient qu’avec l’élection du docteur Saënz Pena le problème politique se trouverait résolu et que, sous l’administration de cet homme de bien, le pays allait entrer dans une voie de relèvement, ont été fort déçus à l’annonce des trois révolutions nouvelles qui ont éclaté, il y a six semaines, dans les provinces de Buenos-Ayres, Santa-Fé et Rosario. Après avoir pris la plupart des villes sans grande effusion de sang, les insurgés ont livré devant la Plata, aux troupes du gouverneur, un combat victorieux, où plus de quatre cents hommes ont été tués. Le sentiment de réprobation qui accueille d’ordinaire ces sortes de pronunciamientos ne saurait pourtant s’appliquer aux radicaux, soulevés en ce moment contre les créatures encore en place de l’ancien président Juarez Celman.

Les provinces de la République Argentine ont, comme on sait, leurs gouverneurs et leurs petits parlemens élus et indépendant de l’état national. Or la révolution de Buenos-Ayres, faite en 1891, par les honnêtes gens, sous le titre « d’union civique, » contre Juarez Celman et la coterie immorale qui exploitait le pays, n’avait renversé que le gouvernement central. La chambre des députés et les pouvoirs exécutifs provinciaux sont restés aux mains des juaristes, et le président actuel, qui ne peut pas les déloger et qui ne veut pas les soutenir, se trouve dans cette situation singulière de souhaiter au fond du cœur que des insurrections locales l’en débarrassent, et de n’oser pas pourtant approuver ouvertement ces insurrections puisqu’elles troublent l’ordre extérieur qu’il est chargé de maintenir. De là ces tergiversations, ces quatre changemens de ministères en deux mois, qui ont laissé l’Europe fort perplexe et désorientée sur ce qu’elle devait penser des événemens de l’Argentine. Ces nouveaux troubles locaux prouvent combien est peu appropriée aux nécessités du pays l’excessive autonomie provinciale d’aujourd’hui, de laquelle sont nées presque toutes les guerres civiles.


Vte G. d’Avenel.





LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE.




Le résultat des élections générales a été bien accueilli à la Bourse où il a déterminé une légère avance de cours sur nos fonds publics.