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LA


CRITIQUE INTERNATIONALE


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M. GEORGE BRANDES.


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Die Litteratur des neunzehnten Jahrhunderts in ihren Hauptstrœmungen dargestellt, von Georg Brandes, 6 vol. ; Leipzig, édition Veit et Cie, 1882-1892.


Depuis une vingtaine d’années, M. George Brandes a donné tous ses soins à se créer la réputation d’un critique international, et ses efforts ont été assez largement récompensés dans plusieurs contrées de l’Europe, notamment dans les pays allemands ou Scandinaves, où l’on a trouvé fort légitime de ne pas lui marchander les éloges ni l’admiration, en échange du souci, dont il libérait ses modestes confrères de la critique au jour le jour, d’avoir à se renseigner par eux-mêmes, et à se former des opinions sur les écrivains ouïes écoles littéraires dont il convenait d’entretenir le public.

En France, le nom, et surtout l’œuvre de M. Brandes sont moins connus, malgré la place considérable qu’il a consacrée à l’étude de notre littérature dans l’ensemble de ses travaux[1]. Et le fait d’avoir ainsi un peu négligé et considéré sans grande attention l’œuvre de M. Brandes nous a déjà été reproché à plus d’une reprise par maints critiques allemands, qui ont voulu voir là une nouvelle preuve de ce qu’ils appellent notre mépris pour tout ce qui n’est

  1. Voyez, dans la Revue du 1er novembre 1873, l’étude de M. H. Blaze de Bury sur les Grands courant de la littérature française au XIXe siècle.