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variétés qui, provenant de parens résistans, bravent le phylloxéra et qui, néanmoins, supportent les terrains marneux.

Quelques-uns de nos lecteurs nous demanderont où en est la question des producteurs directs. Nous leur répondrons que le congrès de Montpellier s’en est peu ou ne s’en est point occupé. Loin de nous l’idée de soutenir que cette assemblée fût un microcosme des vignerons européens ou même français, ni que la moyenne de son opinion représentât mathématiquement les tendances générales, mais, quand on y réfléchit, on voit que le problème qui a tant agité les agronomes, il y a quinze ou vingt ans, ne réclame plus de solution urgente.

Dans les vignobles « de quantité, » qui prospèrent de Carcassonne à Arles, un seul cépage, produisant des raisins sans être greffé, a donné quelques résultats pratiques : c’est le jacquez. Au début, il a été beaucoup prôné, tellement les agriculteurs étaient satisfaits de pouvoir cueillir enfin quelques grappes sur des souches luxuriantes de verdure. Le vin de jacquez, très alcoolique, très foncé, se vendait d’ailleurs à bon prix, jusqu’à 50 ou 55 francs l’hectolitre, malgré son peu de stabilité, son goût médiocre et sa nuance violacée peu flatteuse à l’œil. Depuis lors, l’emploi du Riparia greffé s’est généralisé, et vu l’abondance de vins nouveaux analogues à ceux obtenus avant le phylloxéra, les prix ont baissé. On n’a plus vu dans le jacquez qu’un producteur médiocre, peu coûteux, mais aussi peu rémunérateur. La greffe se popularisant de plus en plus, le vigneron du sud-est a décapité la généralité de ses plantations de jacquez, sauf quelques pieds isolés, et a forcé la souche à porter de l’aramon, de la carignane ou des hybrides Bouschet, besogne dont le jacquez ne s’est pas trop mal tiré du reste. Partout où prospère le Riparia, les remplacemens s’opèrent aujourd’hui à l’aide de plants racines soudés plutôt qu’au moyen de jacquez francs de pied, comme on le faisait volontiers naguère.

À l’autre extrémité de l’échelle, dans les crus distingués, l’introduction d’espèces portant des fruits médiocres, comme ceux de la plupart des hybrides, produirait de détestables effets sur lesquels il n’est pas besoin d’insister.

Mais, en dehors des zones à grande production ou de quelques coins privilégiés portant des vins de choix, dans certaines provinces où les bons greffeurs sont chers et rares, où le petit cultivateur, le fermier, ne sera que trop porté à négliger les soins délicats et indispensables ou à donner aux greffes jeunes ou vieilles, des producteurs directs bien résistans au puceron et fournissant, à défaut de torrens de vin, une quantité raisonnable d’une boisson de bon goût,