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Sous l’influence de cette déroute du marché anglais, les places du continent ont fléchi plus ou moins. À Vienne, l’effet a été presque nul. À Berlin, où le séjour de trois heures fait par le tsarewitz à son passage vers Saint-Pétersbourg a été diversement commenté, le rouble a été plus faible, et l’emprunt d’Orient a été ramené de 69.50 à 69.10. À Paris, les cours ont cédé sans résistance à l’action d’offres peu nombreuses. La rente a reculé de 97.67 à 97.50, l’amortissable de 97.70 à 97.60. Le Crédit foncier a perdu 7.50 à 950, la Banque de Paris 5 francs à 625, le Suez 5 francs à 2,650, l’Extérieure une demi-unité à 62.05, l’Italien 0 fr. 20 à 88.72. La baisse, qui paraissait enrayée sur les fonds helléniques, s’est accentuée vivement, et les obligations des trois catégories, 1881, 1884 et 1887, ont perdu de 10 à 20 francs, à 223 et 215 francs. Ce sont des cours d’effondrement. Le Brésilien a été offert vainement de 62.75 à 62.25. Le Portugais a reculé de 21.90 à 21.60. Les Chemins andalous, qui ont valu naguère 360, ont encore fléchi de 7.50 à 302.50, le Saragosse a perdu 3.75 à 176.25.

La journée du 12 a donc été mauvaise sur toute la ligne pour les acheteurs. Notre liquidation du 15 toutefois ne saurait en être sérieusement affectée, les engagemens étant réduits au minimum sur notre place. La situation actuelle ne semble pas devoir se modifier prochainement. La chambre a voté la disjonction du budget de 1894, la réforme de l’impôt sur les portes et fenêtres et celle de l’impôt sur les boissons. La discussion de la loi de finances n’est plus dès lors qu’une formalité dont le sénat s’acquittera en quelques jours, et tout fait supposer qu’avant la fin de la semaine prochaine le parlement se sera séparé. Les élections générales devant avoir lieu le 20 août, la campagne électorale est pratiquement ouverte.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.