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Le carbonado noir à aspect chagriné brûle avec flamme entre 710 degrés et 720 degrés.

Le diamant transparent du Brésil commence à brûler sans flamme entre 760 degrés et 770 degrés.

Le diamant transparent du Brésil nettement cristallisé commence à brûler sans éclat entre 760 degrés et 770 degrés.

Le diamant taillé du Cap commence à brûler sans éclat entre 780 degrés et 790 degrés.

Le boort du Brésil commence à brûler sans éclat à 790 degrés et avec flamme à 840 degrés.

Le boort du Cap brûle sans éclat à 790 degrés et avec flamme à 840 degrés.

Le boort très dur commence à brûler sans flamme à 800 degrés et avec éclat à 875 degrés.

Dans l’hydrogène et à 1,200 degrés les diamans du Cap ne changent pas de poids, ils s’éclaircissent parfois et d’autres fois gardent de leur limpidité ou changent de teinte.

La vapeur de soufre n’attaque le diamant blanc que vers 1,000 degrés, mais le sulfure de carbone se produit facilement avec le diamant noir dès 900 degrés.

Le fer, à son point de fusion, donne avec le diamant une fonte qui, par refroidissement, laisse déposer du graphite.

La découverte de ces propriétés nouvelles du diamant et les conclusions qu’elles ont permis de tirer, savoir que plus le diamant est dur, plus sa température de combustion est élevée et que les diamans ne paraissent renfermer ni hydrogène ni hydrocarbure, sont dues pour la plupart aux recherches toutes récentes de M. Moissan ; elles ont jeté un jour assez grand sur la question si mystérieuse de la formation du diamant dans la nature, et, par cela même, ont aidé à découvrir la marche à suivre pour reproduire artificiellement cette précieuse variété de carbone.


L’étude du diamant lui-même doit naturellement se compléter par celle des milieux dans lesquels on le rencontre, étude qui, elle aussi, est fertile en enseignemens utiles à la solution de la question de reproduction artificielle.

Deux de ces milieux présentant un intérêt plus particulier ont été l’objet d’études plus complètes : la terre bleue diamantifère du Cap et la météorite de Cañon Diablo.

Les diamans se rencontrent au Cap dans des puits qui contiennent une terre bleue que l’analyse a démontré être composée de quatre-vingts espèces minérales différentes. À la main et à l’aide de tamis on en retire les diamans qui y sont en très petit nombre