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LA
SOCIÉTÉ AU MEXIQUE
ET
L’AVENIR ÉCONOMIQUE DU PAYS

Au fur et à mesure que la civilisation occidentale s’étend, les pays qu’elle a appelés à une vie nouvelle cherchent à vivre au point de vue économique par eux-mêmes et à produire les objets manufacturés répondant à leurs besoins. La plupart prétendent hâter ce moment par le régime protectionniste. C’est une grande faute : l’exemple de l’Inde anglaise, où l’industrie des cotonnades, sous un régime de liberté absolue, s’est développée au point de faire une concurrence sérieuse à Manchester, le prouve surabondamment. Il n’en est pas moins vrai que la France, l’Angleterre, la Belgique, qui pendant les trois premiers quarts de ce siècle fournissaient le monde entier de leurs produits manufacturés, que l’Allemagne, entrée plus récemment en partage avec elles, ne pourront conserver indéfiniment leur monopole. Déjà il va en se resserrant. Quoique la valeur absolue des exportations de produits anglais continue à augmenter, la division de cette valeur par le nombre des habitans du royaume-uni ne donne plus que 160 fr. 40 pour la moyenne des années 1886-1890, au lieu de 174 francs en 1876 1880. La baisse du taux de l’intérêt est un fait qui frappe tout le monde aujourd’hui ; mais la diminution des profits que l’on peut retirer d’une manufacture en l’exploitant soi-même et la