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L'AIR ET LA VIE

Tous les êtres vivans respirent, et l’air leur est aussi nécessaire que l’eau, les alimens, une certaine chaleur. C’est là une notion banale d’ailleurs, et il n’y aurait guère d’intérêt à s’y arrêter, si, en procédant à une analyse plus exacte des phénomènes, les recherches modernes n’avaient révélé nombre de faits curieux, et qui montrent combien est variée la relation par laquelle sont unis l’organisme vivant et le milieu qu’il habite.

Mais avant d’étudier ces rapports multiples, quelques mots sur l’air lui-même. Il entoure notre globe de toutes parts, et forme une couche dont l’épaisseur n’est guère connue, il est vrai ; mais, pratiquement, l’atmosphère ne nous intéresse plus aux altitudes supérieures à 10,000 ou 15,000 mètres, parce qu’à cette hauteur, elle est sans doute impropre à l’entretien de la vie, et comme dans nos mers la vie ne dépasse guère une profondeur de 8,000 ou 10,000 mètres, nous pouvons dire que le milieu renfermant les êtres vivans forme une couche dont l’épaisseur ne dépasse point 20 ou 25 kilomètres. C’est dans cette mince couche, — où la vie atteint son maximum de densité à la partie centrale, représentée par le niveau des mers, — que sont contenus tous les organismes. Elle est peu de chose comparée aux dimensions de la terre et à l’immensité des espaces célestes, mais la variété des formes qui y ont évolué et le développement atteint par certaines d’entre elles n’en ressortent que plus admirables à nos yeux.

Cette atmosphère pèse sur chaque organisme, et le sujet de