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LA
PRINCESSE ATZIMBA
ET LE
CAPITAINE VILLADIÉGO


13 août 1522.

Il y a un an que Hernand Cortès, après le terrible siège durant lequel lui et sa petite armée ont failli périr, est devenu maître absolu de la ville de Mexico, de « Ténoch l’orgueilleuse, » comme la nommaient les Aztèques, ces conquérans à leur tour conquis. Le vaillant Espagnol règne par la terreur ; mais, loin de songer au repos, il regarde, avide, au-delà des frontières du séculaire empire dont il s’est emparé, qui frémit, mal dompté, sous sa main sanglante. Aigle rassasié, non repu, il cherche autour de lui de nouvelles proies, se tourne volontiers vers le seul royaume qui a pu ou su résister aux Aztèques, vers ce royaume de Michuacan dont ses nouveaux sujets lui racontent des merveilles. À leur dire, en effet, c’est de là qu’ils tiraient en abondance, à l’heure de leur prospérité, l’or, l’argent, les perles, les saphirs, le corail trouvés chez eux. Ces récits enflamment l’imagination du héros, excitent l’avarice qui sera le trait dominant de la seconde moitié de sa vie, et la conquête du Michuacan est résolue dans son esprit.

Aujourd’hui simple province de la république mexicaine, le Michuacan s’étendait alors sur la pente occidentale de la grande