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ROME ET LA RENAISSANCE

ESSAIS ET ESQUISSES[1]

CINQUECENTO


VII. — UN SANCTUAIRE DE FAMILLE (1505-1508).

À une lieue et demie au nord-est de Rome, au-delà du ponte Nomentano, non loin de l’endroit appelé aujourd’hui Vigne nuove, le promeneur rencontre sur son chemin quelques restes des murs dont l’origine paraît remonter à l’époque des Césars. Les antiquaires croient y reconnaître la villa de l’affranchi Phaon, où Néron s’était réfugié devant l’émeute et a fini par se donner la mort d’une main tremblante, regrettant surtout « le grand artiste qui allait périr en sa personne. » Une femme, une maîtresse délaissée, — d’aucuns même pensent, une chrétienne, — réussit à dérober le corps sanglant du césar aux outrages de la populace, à le brûler clandestinement, et à transporter les cendres dans un mausolée voisin, celui de la famille Domitia. « On voit le monument, dit Suétone, du Champ de Mars (le Corso) s’élever sur la colline des Jardins

  1. Voyez la Revue du 1er février et du 1er mars.