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LA FRANCE
ET
LE PAPE LÉON XIII

Trois documens ont été publiés dans les dernières semaines de 1892, qui se ressemblent en plus d’un point et notamment en celui-ci : que tous les trois attribuent comme fin suprême à la politique de Léon XIII la restauration du pouvoir temporel des papes. Tous les trois également, ou du moins deux d’entre eux, partent de cette observation que Léon XIII, dès le commencement de son règne, a marqué pour la France une prédilection particulière, qui ne s’est jamais démentie et que rien n’a pu décourager. De là, à construire le syllogisme suivant, c’est l’affaire d’un trait de plume. Le commun et constant objet de la politique de Léon XIII est la restauration du pouvoir temporel. Or, Léon XIII réserve pour la France seule ses bienfaits et ses grâces. Donc Léon XIII attend de la France la restauration du pouvoir temporel.

Jeu d’esprit d’autant moins difficile et d’autant plus intéressant que les documens dont il s’agit ont respectivement pour auteur : un professeur de droit, un diplomate, un philosophe platonicien. Le professeur de droit est un Allemand, M. H. Geffcken, le philosophe est un Italien, M. Bonghi ; quant au diplomate, il reste masqué, — s’il se démasquait, serait-ce un diplomate ? mais on a d’assez bonnes raisons de le croire Autrichien ou Hongrois. Une triple alliance, comme on voit : discrète sans doute et modérée, telle