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actuellement encore, malgré leur enchevêtrement, grâce à la diversité et à la vivacité de leurs couleurs, grâce aussi à la différence de leurs styles, ce qui permet de les démêler bien nettement. Plusieurs d’entre elles sont en caractères coufiques, d’autres sont en écritures plus modernes, dans les styles qui portent les noms de makhal, de neskhi et de talik.

Après avoir passé sous la voûte ogivale de ce portique, on pénètre dans une cour entièrement dallée de marbre noir, et l’on voit alors se dresser devant soi la façade du dôme central, flanqué de deux petites chapelles latérales, toutes deux revêtues de marbre noir. Dans ces deux chapelles sont les sarcophages de plusieurs Timourides. La porte du milieu, où l’on parvient par un perron de quelques marches, donne accès dans la chapelle du dôme, où se trouve le cercueil de Timour lui-même.

La salle du dôme n’est pas très vaste : elle est de forme carrée et les parois en sont revêtues entièrement d’inscriptions ciselées ou d’ornemens constitués par des variations compliquées sur un canevas géométrique. Ces ornemens ont ceci de remarquable qu’ils ne sont pas modelés en stuc ni en plâtre, comme les bas-reliefs similaires qui existent en Algérie ou dans le sud de l’Espagne, à l’Alhambra, par exemple. Ils sont sculptés dans la pierre dure et même très dure, car une grande partie de la pierre employée n’est autre chose que de la néphrite, c’est-à-dire du jade, ce minéral précieux et que sa dureté extrême rend, comme on le sait, si difficile à travailler. Le reste est en calcaire carbonifère très dur aussi, et qui provient des montagnes voisines de la haute vallée du Zerafchane. Il résulte de cette circonstance que non-seulement la matière de ces bas-reliefs est plus précieuse en elle-même et que le travail en est plus remarquable que ceux des monumens arabes d’Occident, mais en outre, ce qui est intéressant au point de vue de l’archéologie et de l’histoire, les ciselures ont conservé toute leur intégrité, et la lecture complète et certaine des inscriptions qui y sont figurées est encore aujourd’hui facile.

La hauteur totale de la voûte du dôme est, à l’intérieur de cette salle, de vingt-quatre mètres. La naissance des cintres commence à douze ou treize mètres au-dessus du sol. Le revêtement intérieur des murs paraît être en jade jusqu’à une hauteur de 1m,80 : plus haut, il est en calcaire carbonifère, de couleur grise, curieusement fouillé et sculpté, et les ciselures en ont été rehaussées autrefois de peintures rouges et bleues.

Dans cette chapelle se trouvent huit sarcophages entourés d’une balustrade unique, en marbre blanc, très élégamment travaillée à jour. Un neuvième cercueil est situé en dehors de la balustrade : c’est celui d’El Hadj-Oumar, moullah de Tamerlan, c’est-à-dire son