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monté d’une vingtaine de francs, celles des compagnies secondaires de 20 à 30 francs. Les actions du Lyon, de l’Est, de l’Ouest, du Midi et de l’Orléans ont une plus-value de 15 à 25 francs, celle du Nord atteint près de 80 francs.

Les obligations des grandes compagnies industrielles ont aussi pris part à la hausse. Les catégories de ces titres qui ont été jadis émises au type de 5 pour 100 dépassent l’une après l’autre le pair ; un assez grand nombre d’entre elles ont été déjà converties en catégories nouvelles du type 4 pour 100.

Les titres des établissemens de crédit ont subi de fortes dépréciations en 1892, plus de 500 francs sur la Banque de France, de 300 sur la Banque d’Algérie, de 200 sur le Crédit foncier. La Banque de Paris, le Crédit lyonnais, le Comptoir national d’escompte se négociaient à des cours sensiblement plus élevés il y a un an qu’aujourd’hui. Des établissemens comme la Banque d’escompte et le Crédit mobilier sont de plus en plus délaissés. Au contraire, la Compagnie algérienne, le Crédit industriel, la Société marseillaise, le Crédit algérien se sont bien soutenus. La Société générale n’a pu encore se relever au-dessus du pair.

Les valeurs industrielles ont eu des fortunes très diverses. La plupart des entreprises de Gaz ont vu leurs titres remonter, sauf la Compagnie parisienne à cause de la rupture de ses négociations avec la ville de Paris. Les Aciéries et Forges du nord et de l’est, Fives-Lille, la Compagnie des eaux, les Chargeurs-Réunis, les Moulins de Corbeil, les Bouillons Duval, etc., sont en hausse. Les Omnibus, le Gaz, les Voitures, le Suez, ont maintenu leurs cours sans grands changemens. La Compagnie havraise, la Transatlantique, les usines de Carmaux, nombre de houillères, ont fortement baissé. Les titres de la plupart de nos grandes compagnies d’assurances sur l’incendie et sur la vie terminent l’année avec de larges plus-values de prix.

La Bourse du 29 décembre a vu se produire une recrudescence de baisse sur la rente française, de 97.40 à 96.55. L’amortissable a subi une réaction à peu près d’égale importance, et presque toutes les valeurs ont payé leur tribut aux dispositions moroses de la journée. La rente 4 1/2 toutefois a été bien tenue au-dessus de 105 francs, et les mouvemens de cours qui venaient de se produire ont été expliqués par d’importantes opérations d’arbitrage entre les deux fonds 3 pour 100 et 4 1/2, et en faveur du second ; ces opérations seraient fondées sur l’hypothèse d’un ajournement inévitable de la conversion du 4 1/2, que l’on supposait naguère devoir s’effectuer dans l’été de 1893, et sur la différence très sensible de rendement de l’une et de l’autre rente.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.