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MICHEL-ANGE

La célébration du quatrième centenaire de la naissance de Michel- Ange a provoqué, il y a une quinzaine d’années, en Italie, en France, en Allemagne, en Angleterre, un tel déluge de brochures et de volumes qu’il semblait que la matière fût épuisée, si tant est qu’un tel sujet puisse s’épuiser jamais. Aujourd’hui, le volume de M. Emile Ollivier vient lui donner un regain d’actualité, si tant est qu’un tel sujet cesse jamais d’être à l’ordre du jour. La tentative de M. Ollivier me servira de prétexte, sinon de texte, pour montrer ce que les recherches récentes ont ajouté à la connaissance de cette haute et puissante personnalité. Je m’attacherai tout particulièrement, afin de ne pas redire ce qui aura pu être mieux dit par d’autres, à la première période de la vie du maître, à son éducation, à ses débuts, thème à peine effleuré par son dernier biographe.


I.

En se plaçant au point de vue chronologique, il semble que Michel-Ange soit le puîné de Raphaël. Ici, en effet, les dates ont tort : Michel-Ange représente l’ère moderne avec infiniment plus