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y a de commun entre eux, partant ce qu’il y a de sémite en eux, — beaucoup de savoir-faire, un grand art de la mise en scène, un peu de charlatanisme peut-être, et peut-être aussi un fond latent d’aristocratique dédain pour le peuple caressé en public, — au lecteur de le chercher. Voilà, toujours, trois saints de trois calendriers politiques différens ; ce n’est point les mêmes églises qui se placent sous leur vocable. Chose rare en politique, tous trois ont fait école : leur action sur leur parti a survécu à leur éloquence. Arrivés à la popularité par des routes diverses, après avoir mis leur ambition au service de causes presque opposées, tous trois, le tory anglais, le socialiste allemand, le républicain français, sont devenus, pour leur patrie de rencontre, des fétiches. Ces fils d’une race proscrite, ennemie des idoles, ont eux-mêmes été érigés en idoles par l’enthousiasme servile des foules aryennes. Dans les trois nations les plus cultivées de l’Europe, aristocrates, bourgeois, ouvriers, se sont presque simultanément courbés sous la royauté d’un « sémite ; » que dis-je ? L’aristocratie britannique, la petite bourgeoisie française, le prolétariat allemand, se sont tous trois, à leur heure, personnifiés dans un descendant d’Abraham. Aujourd’hui encore, en ce siècle où la vague de l’oubli recouvre tout si vite, ces fils d’Israël ont gardé dans la mort des dévots qui fêtent pieusement leur anniversaire. Je ne sais auquel de ces trois rejetons de Juda l’incurable anthropolâtrie de nos races païennes a décerné la plus bruyante apothéose. Vous rappelez-vous les triomphales funérailles faites à ce fils d’épicier, au nom étranger, qui, à l’heure de la détresse, eut la gloire d’incarner l’âme de la France ? On dit que la maison où il est mort usé avant l’âge, est devenue pour certains un lieu de pèlerinage. Et en fait de vénération posthume, Gambetta le cède à Lassalle, le jeune dieu de la plèbe germanique, à Lassalle salué de son vivant comme le messie du socialisme et glorifié après sa mort dans un duel imbécile, comme le Christ souffrant, comme le rédempteur adoré des masses ouvrières. Mais le plus heureux des trois, celui dont la haute fortune a donné le plus d’orgueil à Israël et a fait le plus d’envieux dans les juiveries, c’est encore Disraeli, le sephardi de Venise, à la lèvre dédaigneuse, qui, dans la société la plus exclusive, a réalisé le rêve de tant de ses congénères avides de s’imposer au monde select. Que valent les acclamations de Belleville ou de Dusseldorf, les grossiers hommages de foules ignorantes et les vivats de milliers de voix rauques, à côté des applaudissemens des salons de Piccadilly et en regard des couronnes apportées sur la tombe du vieux Beaconsfield par l’élite de la plus aristocratique nation du globe ? Pour lui, la jalouse Angleterre a inventé une fête nouvelle ; et à chaque printemps, l’ancien