Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 114.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
QUESTION DES ÉGOUTS


I.

Amenées dans la ville par les magnifiques aqueducs de la Dhuis, de la Vanne et bientôt de l’Avre, et consacrées aux usages multiples de l’habitation, ou bien pompées dans la Seine pour le service de la voie publique et les emplois industriels, toutes ces eaux se sont promptement souillées. Il faut les éloigner en toute hâte. Leur volume annuel n’est pas moindre, en ce moment, de 162 millions de mètres cubes. C’est une moyenne journalière de 455,000 mètres cubes ; plus de 5 mètres 1/2 par seconde. Beaucoup de rivières n’ont pas en tout temps un pareil débit, et nous avons vu qu’une très prochaine augmentation s’imposait[1]. Il faut aussi se débarrasser de la pluie. L’eau du ciel, en ruisselant sur nos toits et nos pavés, perd bien vite sa pureté. Le climat de Paris est essentiellement incertain. Tous les quartiers ne reçoivent pas la même quantité de pluie. La Monnaie en a plus que Ménilmontant ou Vaugirard. Les mois d’été en fournissent plus que ceux d’hiver, quoique le nombre de jours de mauvais temps soit à peu près le

  1. Voyez, dans la Revue du 15 septembre 1892, l’étude intitulée : l’Eau à Paris.