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LES
LETTRES DE CACHET

I. Rapports inédits du lieutenant de police René d’Argenson, publiés avec introduction et notes, par M. Paul Cottin ; Paris, librairie Pion, 1891, 1 vol. in-12. — II. Inventaire des Archives de la Bastille (t. IX du Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de l’Arsenal) ; Paris, librairie Pion, 1892, 1 vol. in-8o.[1]

Les lettres de cachet ont formé l’une des institutions les plus caractéristiques et les plus importantes de l’ancien régime ; non-seulement parce qu’au début de la Révolution la suppression des lettres de cachet a servi, pour parler un langage moderne, de plate-forme électorale aux hommes de la Constituante, mais aussi parce qu’elles ont été l’essence même de la vie publique d’autrefois. Otez les lettres de cachet, observe Malesherbes qui les a étudiées de près, et vous ôtez au roi toute son autorité, car la lettre de cachet est le seul moyen qu’il possède de faire exécuter sa volonté dans le royaume. Les lettres de cachet ont fait sentir leur action, non-seulement dans-la vie publique, elles ont agi dans la vie intime de la vieille société française, dans la vie de famille, d’une manière si profonde et si

  1. D’après des documens inédits conservés aux Archives de la Bastille (Bibliothèque de l’Arsenal, mss. 10,001-12,727) ; à la Bibliothèque nationale, mss. franç. 8119-8125 ; aux Archives nationales AA 54, C 210, L 1068, O1 274 ; aux Archives de la Préfecture de police et dans les collections d’autographes de MM. Alfred Begis et Etienne Charavay. Nous devons exprimer nos remercîmens à M. Paul Viollet, bibliothécaire de l’École de droit, membre de l’Institut, pour les précieuses indications qu’il a eu la bonté de nous fournir.