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rapidement, supporte avec plus d’aise le poids de la masse de papier-monnaie créée depuis la révolution. Il en résulte une amélioration du change, dont le contre-coup se fait sentir en Portugal. Les fonds du petit royaume se sont en effet légèrement relevés de 24 à 24 11/16. Les comités qui représentent les intérêts des porteurs de titres à l’étranger se sont décidés à accepter en fait le paiement en or du tiers des coupons échus. Les hauts cours de la rente française ont certainement facilité l’avance générale qui s’est produite dans les prix des rentes étrangères, toute proportion gardée entre les degrés de sécurité qu’elles peuvent offrir. Ainsi l’Extérieure d’Espagne donne, aux cours actuels, 6 1/4 pour 100, tandis que le 4.34 italien à 93.60 produit près de 5 pour 100, le Turc série D, environ 4 1/2, le Hongrois un peu plus de 4 pour 100, de même que le Consolidé russe, l’Unifiée d’Egypte 4 pour 100 net, le 3 pour 100 de Russie 3.70 pour 100.

Rappelons encore que le 3 pour 100 allemand ou prussien est à 88 pour 100 environ, le 3 pour 100 suisse à 94.50, le 3 pour 100 belge à 99, et le 2 3/4 anglais à 98.

Les titres des Sociétés de crédit ont pris une certaine part à l’amélioration générale. La Banque de Paris a ainsi gagné 7.50 à 670, le Crédit foncier 6.25 à 1,127.50, la Banque d’escompte 10 à 230, le Crédit lyonnais 5 à 788.75, le Comptoir national d’escompte 15 à 525. La Banque ottomane, plus favorisée qu’aucune autre valeur du même genre, présente une avance de 26.25 à 606.25, motivée par la plus-value des titres turcs dont se compose son portefeuille.

L’épargne a continué ses achats en actions de chemins de fer français. Le Midi est en hausse de 15 francs à 1,342, l’Orléans de 5 à 1,612, l’Est de 22.50 à 965, l’Ouest de 5 à 1,110, le Lyon de 15 à 1,560, le Nord de 30 à 1,940.

Les actions de Chemins étrangers sont restées à peu près immobiles ; les Lombards toutefois ont gagné 5 francs à 225.

Une grande activité a régné sur le marché de certaines valeurs industrielles qui se traitent au comptant. Là surtout sont à relever des différences de cours d’une importance exceptionnelle. Les actions des Aciéries de France ont été portées de 1,300 à 1,335, les Forges et Aciéries du Nord et de l’Est de 845 à 970, les Chargeurs-Réunis de 1,200 à 1,270. L’étroitesse du marché de ces valeurs explique seule la possibilité de pareils écarts, si sérieuses que puissent être d’ailleurs les raisons qui déterminent les achats.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.