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L’ENSEIGNEMENT
DE
L’ÉQUITATION EN FRANCE


I

Bien qu’on se soit servi du cheval dès les temps les plus reculés et qu’on trouve déjà dans Xénophon des préceptes fort justes sur la manière de le monter et de le dresser, il est inutile de rechercher dans l’antiquité les origines de notre équitation actuelle qui, par suite surtout des modifications importantes apportées aux harnachemens, n’a pour ainsi dire aucun rapport avec celle des peuples anciens et des Orientaux.

Peut-être pourrait-on retrouver dans de vieux écrits quelques traces des procédés en usage autrefois dans notre pays même : les tournois et l’organisation des troupes à cheval montrent en effet qu’au temps de la chevalerie l’éducation de la noblesse comportait déjà une certaine instruction équestre. Jusqu’au XVe siècle nous n’avons toutefois aucun document précis sur la manière dont cette instruction était donnée. Sans doute on choisissait pour exercer les chevaux les terrains les plus convenables ; on s’aidait de barrières ou de fermetures quelconques pour soustraire le plus possible les animaux à l’influence des objets extérieurs et les mieux posséder ; chaque cavalier déployait plus ou moins d’habileté selon ses aptitudes naturelles et l’expérience acquise ; mais tant qu’il n’y eut ni manèges ni enseignement rationnel, et tant que les gentilshommes