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mois de 1892. Les dépenses se sont élevées, pendant cette période, à 418 millions de roubles, soit un montant supérieur de 105 millions à celui de la période correspondante de 1891. La plus grande partie de cette augmentation se rattache aux nécessités d’approvisionnement de la population et à l’organisation de travaux publics dans les provinces éprouvées par la disette du dernier hiver. C’est là un effort dont on ne peut qu’admirer la puissance et dont le crédit de la Russie devait être justement rehaussé. Toutefois, cette période de 1891-1892 a légué à l’empire de lourdes charges budgétaires, et le taux actuel de capitalisation des fonds russes doit paraître suffisant. Le rouble s’est tenu entre 255 et 257, l’emprunt d’Orient a gagné une unité à 68, le consolidé 4 pour 100, 0 fr. 75 à 96, le 3 pour 100 1891, 0 fr. 35, à 78.60.

La rente italienne est en reprise de 90.70 à 91.10, malgré la hausse du change à 104. Le gouvernement du roi Humbert se préoccupe à juste titre de cet agio de l’or, qui est un obstacle à tout relèvement sérieux et durable du 4.34 d’Italie. Des conférences ont eu lieu à ce sujet entre le ministre du trésor et les chefs des grandes banques d’Italie ; aucune décision n’en est encore sortie. Les acheteurs en spéculation se contentent d’escompter l’effet que pourrait produire sur les cours la présence de l’escadre française à Gênes dans les premiers jours du mois prochain.

La rente portugaise est délaissée à 23 1/2. A la fin du mois dernier, on avait tenté d’effrayer les vendeurs par la menace d’un déport élevé ; cette menace s’est évanouie au moment de la liquidation, et la hausse qui s’était timidement dessinée a été enrayée.

Le Suez est en pleine reprise malgré la diminution des recettes. Le produit total du 1er janvier à fin juillet est de 47 millions contre 52 millions pour la même période de l’an dernier. Un dividende de 100 francs pour 1892 ne saurait plus être prévu, car la moins-value des recettes atteindra au moins 6 millions pour toute l’année.

Les Omnibus ont fléchi, actions de capital et de jouissance, sur le réveil des dissentimens entre la compagnie et son personnel.

Les actions des Chemins français restent très solidement tenues, notamment le Nord à 1,882.50 et le Lyon à 1,528.75.

Les Chemins autrichiens se sont négociés depuis le commencement du mois à 655 ; le conseil de la compagnie a décidé de rejeter sur les obligations le poids de l’impôt sur le revenu ; la question sera résolue judiciairement. Les Chemins espagnols sont restés sans variations sensibles de cours. Certaines valeurs industrielles au comptant ont été de nouveau très recherchées par l’épargne.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.