considérations et leur utilisation agricole doit être aussi complète que possible.
L’industrie tire parti d’une fraction des os des animaux en s’en servant comme de matière première pour la confection d’objets divers et pour la production de la gélatine ; ce qui reste sans emploi, ainsi que le résidu de ce que l’industrie met en œuvre, constituent un engrais phosphaté de premier ordre.
Employés à l’état naturel et simplement moulus, les poudres d’os bruts ou d’os verts contiennent à la fois de l’azote (4 à 6 pour 100) et de l’acide phosphorique (20 à 22 pour 100). Mais c’est surtout l’os dégélatiné qui est offert à l’agriculture ; il contient encore de l’azote (environ 1 pour 100), mais la proportion d’acide phosphorique y est plus élevée (27 à 30 pour 110).
Le noir animal, produit de la calcination des os en vases clos, après avoir servi à la décoloration des jus sucrés, est employé directement par l’agriculture. Enfin, on fabrique avec les os des superphosphates et des phosphates précipités.
Sous ces différentes formes, et sans même qu’il soit besoin de recourir aux traitemens chimiques, l’os est un engrais phosphaté estimé à juste titre, d’un prix plus élevé, il est vrai, que les phosphates minéraux, mais aussi d’une efficacité plus grande et d’une action plus rapide. Les phosphates d’os, dont la production est restreinte, sont loin d’avoir l’importance commerciale des phosphates minéraux.
Après avoir examiné les divers engrais phosphatés que nous trouvons dans le commerce et montré dans quelles conditions leur emploi est le plus avantageux, nous devons aborder la question de la fraude qui intervient si fréquemment dans les transactions auxquelles donnent lieu ces matières fertilisantes et qui, pendant plusieurs années, a jeté un véritable discrédit sur les engrais chimiques, retardant ainsi l’application des méthodes nouvelles, bases de l’agriculture moderne.
Ces fraudes portent non-seulement sur la nature des produits, mais encore et surtout sur leur richesse en substances dites fertilisantes. On peut citer de nombreux exemples de fraudes qui se pratiquaient autrefois d’une manière éhontée et qui, aujourd’hui encore, malgré la législation sévère qui régit le commerce des engrais, se rencontrent quelquefois. Mais nous insisterons plus particulièrement sur les moyens qui permettent d’échapper aux falsifications et aux exagérations de prix, dont sont fréquemment victimes les agriculteurs peu instruits.