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LES PHOSPHATES DANS L’AGRICULTURE.

principaux types commerciaux. Le kilogramme d’acide phosphorique soluble se paie ordinairement de 0 fr. 50 à 0 fr. 60, c’est-à-dire 3 ou 4 fois plus cher que pour les phosphates naturels.

L’action des superphosphates n’est plus à démontrer ; la grande culture les a adoptés ; la petite culture elle-même, si réfractaire cependant aux innovations, commence à s’adresser à eux.

Si nous voyons aujourd’hui les magnifiques récoltes de blé que nous donnent la Brie, la Beauce et les départemens du Nord de la France, les rendements élevés de la betterave sucrière, qui forme la principale richesse d’un grand nombre de départemens, nous ne pouvons assez admirer l’influence qu’a exercée l’introduction des superphosphates dans ces cultures.

C’est une règle qu’il faut admettre aujourd’hui que, chaque fois qu’on veut augmenter considérablement les rendemens des récoltes, c’est au superphosphate qu’il faut s’adresser. Se trouvant soit à l’état soluble, soit à un état de division moléculaire infinitésimale, l’acide phosphorique peut être immédiatement absorbé par les racines qui entrent en contact avec lui. Aussi agit-il sans retard, dès le moment même de son introduction dans le sol. On sait, en effet, qu’on peut l’appliquer au moment des semailles et même en couverture, au premier printemps, sur les céréales. Il n’a pas besoin d’être enfoui à l’avance et de subir une transformation préalable au sein de la terre. Sa place est marquée dans tous les sols, sauf dans les sols acides, dont nous avons parlé plus haut, et où les phosphates naturels s’appliquent plus judicieusement et donnent, à moins de frais, d’excellens résultats.

S’agit-il de la culture du blé ? On emploiera 300 à 500 kilogrammes de superphosphate, de manière à introduire dans le sol 50 à 60 kilogrammes d’acide phosphorique solubilisé. Les blés n’en seront pas seulement plus riches en grain, mais aussi ils résisteront mieux à la verse et à la rouille et auront une maturité plus hâtive.

Il y a dans ces quantités de quoi fournir à une récolte aussi abondante qu’on peut le désirer. Ce qui n’en est pas utilisé n’est pas pour cela perdu ; la récolte suivante trouvera dans le sol l’excédant de cette fumure. Si l’on fait suivre le blé d’une culture moins exigeante, comme l’avoine par exemple, on peut alors se dispenser de donner à cette dernière une nouvelle quantité de phosphate.

À cette quantité d’acide phosphorique, appliquée de préférence au moment du labour d’automne, il conviendra de joindre 100 à 200 kilogrammes de nitrate de soude, moins dans le cas de terres ayant déjà une certaine richesse acquise en azote, plus dans le cas où le sol n’en renferme originairement que de petites quantités.