prospérité pouvait être atteinte par la concurrence redoutable qu’on cherchait à lui susciter. Mais la chambre a donné raison aux auteurs de l’amendement, et le principe des prêts directs a été adopté. Le résultat a été une baisse immédiate du Crédit foncier de 1,200 à 1,150 francs et un retour de la rente 3 pour 100 de 98.15 à 98 francs. La question sera de nouveau soulevée en deuxième lecture.
Le marché monétaire se distingue toujours par une abondance extraordinaire de disponibilités. Le taux d’escompte est de 2 pour 100 à la Banque d’Angleterre, de 2 1/2 à la Banque de France. Les grands établissemens de dépôts regorgent de fonds qu’ils ne savent comment employer. Il y a pléthore de capitaux et pénurie d’emplois industriels ou commerciaux.
La rente italienne s’était élevée à 92 francs sur la constitution du cabinet Giolitti. Elle a reculé à 91 sur le vote du 26 mai, qui ne laissait à la nouvelle combinaison qu’une majorité bien précaire de neuf voix. Le roi a refusé l’offre de démission des ministres ; et la dissolution de la chambre est devenue par là certaine. La situation, au point de vue du change, n’a pas empiré, l’agio de l’or se tient à 3 1/2 pour 100.
La rente extérieure d’Espagne a poursuivi, pendant la seconde quinzaine de mai, le mouvement si vif de hausse qui, dans la première moitié du mois, l’avait portée de 59.85, cours de compensation de fin avril, à 63 francs. Les rachats d’un découvert formé pendant plusieurs mois de baisse continue, puis subitement débordé, ont amené une progression nouvelle de plus de trois unités et fait apparaître à la cote le cours de 66 3/4. Le mouvement de reprise a d’ailleurs été facilité par une amélioration sensible du change qui n’est plus qu’à 12 1/2, et aussi par la décision que le gouvernement espagnol a prise d’offrir au gouvernement français le rétablissement des relations commerciales sur la base du tarif minimum douanier de l’un et de l’autre pays. L’offre a été acceptée. L’arrangement ne vaut d’ailleurs que pour un mois. Avant le 1er juillet, les deux gouvernemens devront s’être [entendus pour la conclusion du traité définitif.
La hausse de l’Extérieure, l’établissement du tarif minimum en France et en Espagne, l’amélioration du change, ont été autant de facteurs pour une forte reprise des cours sur les actions des compagnies de chemins de fer dans la Péninsule. Les Andalous ont monté de 27.50 à 347.50, le Nord de l’Espagne de 36 francs à 211.25, le Saragosse de 37.50 à 330. Les obligations de ces compagnies ont bénéficié d’une reprise correspondante.
La rente portugaise, après avoir atteint un moment le cours de 30, l’a promptement reperdu pour reculer jusqu’à 28 et se tenir aux environs de 28 1/2. L’accord, dont la négociation a été si longue, entre le délégué du gouvernement de Lisbonne et les comités des créanciers
