Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 111.djvu/486

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en effet à prendre en mains l’opération ; des maisons de Paris et de Londres y figurent ; les conditions ne sont pas encore arrêtées. Tout dépend de l’issue des négociations pour le règlement de la dette, et le point d’achoppement est ici la question du contrôle sur les recettes douanières.

Les gouvernemens autrichien et hongrois mettent la dernière main aux préparatifs de la grande opération qui a pour objet la réforme monétaire autrichienne, la régularisation de la valuta. Les projets de loi ad hoc vont être présentés aux deux parlemens. La Hongrie aura ensuite à procéder à des conversions d’anciennes dettes 5 pour 100. L’emprunt spécialement destiné à l’exécution de la réforme ne viendra que plus tard.

La hausse brusque de l’Extérieure de 59 1/2 à 62 a été expliquée tout d’abord par le bruit d’une reprise des négociations commerciales entre la France et l’Espagne. Ce bruit n’avait rien de sérieux. Comme la hausse n’a pas été suivie de réaction, il reste, comme explication plausible du mouvement, que la baisse avait été exagérée, et que, là aussi, il y avait un large découvert à exploiter. A Madrid, gouvernement et cortès s’occupent lentement, posément, du budget, dont l’énorme déficit ne parait inquiéter vivement aucun des pouvoirs publics d’Espagne. L’agio de l’or, à Madrid et à Barcelone, se maintient aux environs de 14 pour 100.

Les valeurs turques sont en plein essor. Une commission étudie à Constantinople, avec l’approbation du sultan, un projet d’unification des diverses catégories de la dette, ce qui a pour résultat jusqu’ici de les faire toutes monter. La Banque ottomane, dont le portefeuille est composé de ces titres, devait monter par voie de conséquence et a été portée en effet de 562.50 à 583.75, avec la perspective d’un dividende de 17 fr. 50 pour 1891.

L’Unifiée est toujours très ferme, mais immobile à 490, A Londres, où le monde financier semble renaître à la confiance, la spéculation pousse les valeurs helléniques, brésiliennes et argentines.

La hausse a été très forte également sur les actions. Elle est de 20 francs sur la Banque de France à 4,150, de 15 sur le Crédit foncier à 1,210, de 40 sur la Banque de Paris à 662.50, de 11.25 sur le Crédit lyonnais à 786.25, de 50 sur le Nord à 1,815, de 15 sur le Lyon à 1,475, de 10 sur le Saragosse et le Nord de l’Espagne, de 35 sur les Andalous à 310, de 30 sur le Rio-Tinto à 417.50. Des recettes plus faibles ont provoqué une réaction de 25 francs sur le Suez.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.