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pour un terme de six ans, suivant le système de la rotation, et d’une chambre des représentans élus dans chaque État, d’après le mode adopté pour les élections aux législatures locales, et dont le nombre sera limité au maximum d’un représentant par 30,000 habitans et au minimum de quatre membres par État, quel que soit le chiffre de sa population.

Le pouvoir exécutif est confié à un conseil exécutif fédéral, présidé par le gouverneur-général et composé de sept ministres secrétaires d’État qui doivent présider aux grandes administrations de l’Union.

Le parlement ainsi composé a, en outre de ses pouvoirs politiques et du contrôle des douanes et des finances de la fédération, le droit de créer une cour suprême fédérale de justice, devant laquelle seront portés les appels qui, dans les conditions actuelles, sont du ressort du conseil privé de l’empire, à l’exception de telles questions dans lesquelles les intérêts d’une puissance étrangère, d’un des États de la fédération ou d’une partie intégrale de l’empire britannique, seraient en cause.

L’établissement d’une fédération sur les bases adoptées par la convention ne souleva de difficultés que dans la Nouvelle-Galles du Sud, où sir Henry Parkes, en opposition au parlement avec le parti protectionniste, en appela aux électeurs. Le résultat du scrutin donna une grande majorité en faveur de l’idée de la fédération ; mais il n’en fallut pas moins introduire certains amendemens dans un sens plus démocratique dans la constitution adoptée par la convention pour qu’elle pût recevoir l’assentiment des électeurs de cette colonie. La lutte s’était engagée entre le parti libre-échangiste extrême, représenté par l’honorable G.-H. Reid, lauréat du Cobden Club, et économiste distingué, qui, prévoyant l’inévitable adoption d’un tarif protectionniste par le futur parlement fédéral, ne voulait à aucun prix d’une union à laquelle il faudrait sacrifier les principes sacrés du libre échange, — le parti ultra-protectionniste, représenté par l’honorable G.-R. Dibbs, chef de l’opposition parlementaire, qui refusait de s’occuper de fédération avant d’avoir fermement établi le système protectionniste dans la colonie pendant une période suffisante pour y permettre la création d’industries capables de faire concurrence aux manufactures de Victoria sur les marchés de l’Union, — et enfin, le parti protectionniste modéré, dirigé par l’honorable Edmond Barton, avocat distingué, longtemps représentant des professions libérales à l’assemblée législative, dont il fut pendant quelques mois le speaker (président), et représentant également les aspirations de la jeune Australie, ambitieuse de prendre place au rang des nations et de jouer dans la politique universelle un rôle proportionné à sa grandeur. Sir