régularité, et malheureusement, depuis quelques années, les maîtres ès-locomotion eux-mêmes, pour des querelles de clocher, semblent se plaire à embrouiller de plus en plus leurs théories à ce sujet. Il faudrait, dans l’examen des reproducteurs, s’en tenir strictement aux définitions classiques bien connues du pas, du trot et du galop. Toutes les lois que les allures ne sont pas conformes à ces définitions, c’est qu’il y a quelque défaut physique. Si l’on ne veut considérer que la vitesse dont un cheval est capable, sans s’occuper autrement de la « manière dont il marche, » il est certain qu’on ne pourra faire un bon choix ; quant à la vitesse même qui aura été obtenue en course, où les allures sont souvent forcées, elle ne saurait être transmissible par hérédité.
La véritable origine de beaucoup de tares est encore peu connue. Nous croyons que la similitude des tempéramens du père et de la mère contribue puissamment à leur transmission. D’un autre côté, comme elles apparaissent rarement avant que l’animal commence à travailler, il est incontestable qu’elles sont dues bien souvent au travail excessif et prématuré auquel les chevaux de course surtout sont astreints. Aussi, tous les hommes de sport devraient-ils se ranger à l’avis unanime des hippologues et des vétérinaires, et demander qu’on ne fît plus courir les chevaux aussi jeunes ; on pourrait alors sans inconvénient élever beaucoup les poids ; les chevaux capables de porter un fort poids sont en effet les seuls qui conviennent, principalement en vue de la production des chevaux de guerre, et c’est pour cela aussi que les courses au trot montées peuvent seules fournir au gouvernement de bons étalons de demi-sang, à la condition toutefois que, au moins au moment de l’achat, on exige la parfaite régularité de l’allure, c’est-à-dire le trot en deux temps, tous les autres étant absolument défectueux. Par ces moyens, on exclurait bientôt des haras tous les animaux tarés et ceux qui manquent de force.
Si la race de pur-sang doit un jour disparaître, — ce dont il n’est guère permis de douter, — elle ne pourra être remplacée que par celle des demi-sang d’aujourd’hui ayant atteint plus de distinction et parmi lesquels on choisira pour reproducteurs les plus parfaits comme origine, conformation et allures. C’est vers ce but que doivent tendre dès maintenant nos efforts, et nous croyons que pour l’atteindre, il serait fort utile d’inscrire à l’avenir au stud-book du pur-sang tous les chevaux et jumens qui, ayant eu pendant quatre générations successives un ancêtre de pur-sang, pourraient justifier de 31/32 de sang. Ainsi, nous aurions indéfiniment une race de chevaux se renouvelant sans cesse et toujours perfectible, se rapprochant, selon les besoins, de tel ou tel idéal que tout homme de cheval peut concevoir. Cet idéal, autrefois, c’était le cheval