ont le plus d’intérêt à faire les dépenses nécessaires pour éviter des accidens et des maladies d’autant plus préjudiciables que les animaux qu’ils possèdent ont plus de valeur, ensuite parce que d’importans centres de production peuvent seuls attirer l’attention des acheteurs de la France et de l’étranger.
Pour faire prospérer un établissement d’élevage tel que nous le comprenons, trois choses sont surtout nécessaires : 1o le directeur doit être homme de cheval et surveiller constamment ce qui se passe ; 2o l’installation et l’outillage ne doivent rien laisser à désirer ; 3o il faut savoir choisir les étalons et les poulinières.
Le véritable homme de cheval est celui qui connaît théoriquement et pratiquement tout ce qui a rapport au cheval : physiologie, élevage, hygiène, maréchalerie, harnachement, équitation de manège et de course, attelage, etc. Certes, il ne peut guère exceller dans toutes ces connaissances, mais il ne doit être étranger à aucune. Il faut encore qu’il aime le cheval et qu’il l’apprécie plus pour sa beauté et ses qualités que pour l’argent qu’il peut rapporter. Qu’on ne considère pas ceci comme une rêverie : rien au contraire ne se rapporte d’une manière plus pratique au sujet que nous traitons. En effet, l’éleveur qui se contenterait de fabriquer sa marchandise sans être guidé par la connaissance et par l’amour du beau ne ferait que des chevaux quelconques, le plus souvent médiocres, et ne pourrait en tirer de grands bénéfices, tandis que celui dont les chevaux seront beaux et bons, les plus beaux et les meilleurs possible, peut être certain que ses produits seront recherchés et se vendront très cher.
La plupart de nos éleveurs français ne sont pas assez hommes de cheval ou même ne le sont pas du tout. Parmi les plus renommés, beaucoup n’ont jamais pratiqué l’équitation et se figurent qu’elle ne peut leur être d’aucune utilité, tandis qu’au contraire, quelque expérience qu’on ait acquise, quelques études qu’on ait faites sur les races, les croisemens, etc., on ne peut juger vraiment le cheval, même le cheval d’attelage, si l’on n’est assez cavalier pour sentir comment il se meut. Ce qui fait la supériorité des éleveurs anglais, c’est précisément que tous montent à cheval et connaissent, pour s’en servir, la marchandise qu’ils vendent. Il faut donc que l’équitation se répande chez nous comme en Angleterre. Dans les villes, c’est un luxe qui coûte ; pour les éleveurs, c’est une nécessité et une économie : sachant les moyens qu’il faut employer pour monter des chevaux de bonne origine, ils