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même temps la sous-commission du budget à Madrid a fait connaître le résultat de ses travaux sur la préparation du budget de 1892-93. Ce projet prévoit des diminutions de recettes pour 14 millions et des recettes nouvelles pour 26 millions ; ces augmentations, portant sur un grand nombre de points, semblent assez bien calculées et les ressources proposées sont sérieuses. Quant aux prévisions de moins-values, elles sont trop optimistes et auraient dû être portées à 25 ou 30 millions. La commission présente son projet de budget, non-seulement en équilibre, mais avec un excédent de 18 millions : 760 millions de pesetas en recettes et 742 millions en dépenses. Il y a là une exagération manifeste ; l’équilibre suffirait ; on se contenterait même d’un déficit ne dépassant pas 20 millions. L’Extérieure, sur l’impression de ces propositions financières, s’est établie au-dessus de 59.

Le gouvernement portugais a fait déclarer aux comités de créanciers par son délégué, M. Serpa Pimentel, qu’il ne pouvait consentir à l’établissement, sous aucune forme, d’une commission étrangère de contrôle sur la gestion des finances nationales. Il ne s’est cependant pas refusé à concéder des garanties nouvelles pour la remise des fonds destinés au service réduit de la dette extérieure, et il a offert la combinaison suivante : une délégation de créanciers recevant, à Lisbonne même, chaque semaine, des mains des employés des douanes, un montant à déterminer du produit de cette branche de revenu affectée au paiement des coupons de la dette. Ces coupons seraient payés 50 pour 100 du montant ancien en or, le solde en un papier remboursable ultérieurement. Cet arrangement, s’il était accepté par les créanciers, ne le serait, en tout cas, par le gouvernement que s’il réussissait à y joindre la réalisation effective d’un emprunt de 100 millions. M. Pimentel est allé négocier à Londres au sujet de cette seconde partie de sa mission. Le 3 pour 100 portugais s’est tenu à 27.

La crise ministérielle en Italie a été terminée par le maintien en fonctions du cabinet démissionnaire. Seul le ministre des finances, M. Colombo, s’est définitivement retiré. Cette solution peut être interprétée ainsi : le principe des réductions dans le budget de la guerre et de la marine est admis ; mais ces réductions dans la pratique seront aussi faibles que possible. La rente italienne s’est maintenue au-dessus de 89.

Les fonds ottomans ont été fort recherchés, surtout l’obligation ottomane 4 pour 100 « de consolidation » qui a été portée de 365 à 380. Le 1 pour 100 s’est rapproché de 20 francs et finit à 19.85.

Les actions de nos grandes compagnies de chemins de fer, du Gaz, des Omnibus, du Suez et des Voitures, ont été très bien tenues et restent des placemens favoris de l’épargne. Les Chemins autrichiens et Lombards ont faibli légèrement à 612.50 et 208.75 ; le Nord de