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C’était une transaction négociée au Caire et à Constantinople, définitivement acceptée. Est-il bien sûr que l’agent britannique, sir Evelyn Baring, ait été entièrement satisfait ? Il se serait peut-être passé de cet appareil qui est comme une consécration nouvelle de la souveraineté du sultan et aussi de la situation légale de l’Egypte. Il a bien été obligé de se soumettre à la nécessité ; il a pris sa revanche en se plaçant au premier rang avec le commissaire ottoman, Mouktar-Pacha, dans cette cérémonie de la promulgation du firman d’investiture. La France, pour sa part, a été représentée à cet avènement d’un prince et par ses navires qui ont paru devant Alexandrie, et par ses marins et ses agens présens au Caire. Elle ne pouvait faire plus, elle ne pouvait faire moins pour attester une fois de plus par un acte public qu’elle ne se désintéresse pas des affaires égyptiennes. Aujourd’hui tout cela est accompli. Le jeune Abbas-Pacha entre dans son règne. La question reste après tout ce qu’elle était entre l’Angleterre, protectrice jalouse, mais temporaire de l’Egypte, et l’Europe, sans laquelle rien ne peut être changé, rien de définitif ne peut se faire dans la vallée du Nil.


CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Les rentes françaises sont restées immobiles pendant toute la seconde quinzaine d’avril comme elles avaient déjà fait durant la première partie du mois. Le marché parisien a conservé le plus grand calme au milieu des trop légitimes émotions causées par les attentats successifs des anarchistes. Les capitalistes n’ont pas apporté de titres sur le marché, la Caisse des dépôts et consignations a continué ses achats de rentes pour les caisses d’épargne ordinaires et pour la Caisse