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LE

SYSTÈME DU MONDE

SELON DESCARTES ET SELON LA SCIENCE CONTEMPORAINE



I. Liard, Descartes ; Alcan, 1882. — II. Veitch, The Method and Meditations of Descartes ; London, 1879. — III. Mahaffy, Descartes ; London, 1884. — IV. Millet, Vie de Descartes ; Didier, 1867. — V. Mouchot, la Réforme cartésienne ; Gauthier-Villars, 1876.

Ce n’est point un vain orgueil national, c’est une légitime ambition qui fait que chaque peuple, par ses savans et ses philosophes, prétend avoir contribué pour la meilleure part au mouvement d’idées qui emporte le monde. — « Votre nation, disait Hegel à Victor Cousin, a fait assez pour la philosophie en lui donnant Descartes. » — Et il écrivait dans son histoire de la philosophie ; — « Descartes est le vrai fondateur de la philosophie moderne, en tant qu’elle prend la pensée pour principe. L’action de cet homme sur son siècle et sur les temps nouveaux ne sera jamais exagérée. C’est un héros ; il a repris les choses par les commencemens. » — Faut-il encore citer le témoignage des étrangers, moins suspect peut-être que celui des compatriotes de Descartes ? Selon un des premiers savans de l’Angleterre, Huxley, il y a deux sortes de grands hommes : les uns sont des miroirs vivans de leur époque, et, comme on l’a dit de Voltaire, expriment mieux que personne les pensées de tout le monde ; d’autres, bien plus grands,