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titres, depuis la lecture du rapport de M. Burdeau à la commission, ont baissé d’abord de 150 francs. Il y a lieu cependant de compter avec l’extension probable des opérations de notre grand établissement, et des bénéfices qu’il en pourra recueillir, en dépit de tant de services qu’il rend et rendra encore gratuitement au Trésor et au commerce. La Banque a calculé elle-même que pour les vingt-huit années qui s’écouleront de 1892 à 1820, le montant en capital des sacrifices qu’elle s’imposait s’élèverait à 140 millions, ce qui représente à peu près un prélèvement de 25 francs par action sur le dividende annuel. En regard de ce sacrifice, se place la prorogation du privilège pour vingt-trois années et l’autorisation de porter à 4 milliards de francs l’émission des billets, dont la limite est actuellement fixée à 3,500 millions. L’action s’est déjà relevée de 50 francs à 4,150.

Les fonds d’État étrangers se sont relevés plus ou moins vivement pendant la seconde quinzaine de mars. L’Extérieure d’Espagne avait été précipitée à 56.60 par la hausse rapide du change à 21 pour 100. Ce mouvement étant dû, pour la plus grande part, à des ventes à découvert, il a été facile aux acheteurs de mettre à profit quelques circonstances plus favorables pour faire regagner à cette valeur près de trois unités. La tension du change était le résultat d’opérations faites par le gouvernement espagnol pour assurer à l’étranger le paiement en or du coupon trimestriel de la dette extérieure échéant en avril. Ces opérations terminées, le change s’est détendu jusqu’à 18.50 pour 100. Les bilans de la Banque d’Espagne ont paru assez satisfaisans, et le cabinet Canovas a promis formellement des économies. Les vendeurs se sont décidés à racheter ; les valeurs espagnoles, rente intérieure et rente extérieure, obligations 6 pour 100 et 5 pour 100 de Cuba, actions et obligations des chemins de fer, ont remonté de concert. La rente 4 pour 100 extérieure reste à 59.30 en reprise de 2 fr. 70 ; les titres de Cuba ont gagné 17.50 à 440 et 400 ; l’amélioration est de 7.50 sur les actions du Nord de l’Espagne, du Saragosse et des Andalous, de 20 à 25 francs sur les obligations ; elle atteint même 40 francs. sur les titres de la 3e série du Nord de l’Espagne.

Le Portugais est à 26.50 comme il y a quinze jours. Le ministre des finances à Lisbonne a remis, le 20 courant, aux délégués des comités allemand, anglais, français et hollandais constitués pour la défense des intérêts des porteurs de fonds portugais, les propositions du gouvernement relatives au règlement de la dette extérieure. L’article fondamental de ce règlement est la réduction à 50 pour 100 des intérêts de la dette consolidée extérieure (3 pour 100 perpétuel, 4 1/2 et 4 pour 100 amortissable). Le montant total de ces intérêts s’élevait jusqu’à présent à 56,331,000 francs. Le gouvernement portugais n’aurait donc plus à payer à l’avenir, en or, que 28,165,500 francs.

Pendant les deux premières années, les intérêts réduits seraient