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religieux de Saint-Sulpice, le curé et le clergé de la paroisse Saint-Médard ; le corps resta déposé jusqu’au lundi1 dans le chœur de l’église de Saint-Sulpice. On se mit en marche le lundi, à onze heures, pour se rendre à Saint-Étienne. Une foule immense remplissait les rues ; depuis la porte de l’Abbaye jusqu’à » l’Hôtel-Dieu, des bourgeois armés, — les gardes nationaux du XVIIe siècle, — étaient disposés en haie.

« Douze hommes vêtus, de robes et de chaperons de deuil, portant sur la poitrine et sur le dos les armes de La Châtre, à la main des clochettes qu’ils faisaient sonner, ouvraient la marche. Ensuite venaient les confréries de Saint-Claude, de Sainte-Anne et de Notre-Dame-de-Lorette ; les capucins, au nombre de vingt-cinq, les quatre ordres mendians, c’est-à-dire les cordeliers, les carmes, les jacobins et les augustins ; les seize paroisses, cent pauvres avec des vêtemens de deuil, et cent personnes portant chacune une torche fournie par la ville ; puis le prévôt provincial de la maréchaussée, avec ses lieutenans de robe longue et de robe courte, son greffier et ses archers ; les chapitres de Notre-Dame de Sales, de Saint-Ursin, du Château, les abbayes de Saint-Ambroix et de Saint-Sulpice ; le prévôt du maréchal avec son lieutenant, son greffier et ses archers ; des officiers de sa maison et de celle de M. de La Châtre, son fils ; les gens de son conseil ; enfin, le chapitre de Saint-Étienne. Toutes les torches étaient garnies de deux écussons, un aux armes du maréchal, l’autre aux armes des communautés. En avant du corps, porté par quatre religieux mendians, on voyait sept gentilshommes chargés des sept pièces du petit honneur, c’est-à-dire des éperons, des gantelets, de l’épée, du heaume, de l’écu, de la cotte d’armes et de la lance ; puis les trois chevaux, c’est-à-dire le cheval de bataille, le cheval de secours et le cheval d’honneur, conduits par des valets de pied et suivis chacun par deux pages ; l’écuyer, le trompette, l’enseigne et le guidon, le lieutenant de la compagnie des gens d’armes du maréchal, tenant en ses mains le bâton de l’ordre du Saint-Esprit couvert de velours noir ; deux gentilshommes, portant le manteau et la croix du même ordre et celle de l’ordre de Saint-Michel. Les quatre coins du drap mortuaire avaient été confiés au lieutenant du bailliage et au conservateur des privilèges royaux de l’université, au maire, puis à l’un des échevins. Autour du corps étaient l’aumônier et les chapelains, et, en avant, un héraut d’armes, vêtu de sa cotte d’armes, de velours tanné, semé de fleurs de lis d’or, sa toque de velours noir sur la tête et son bâton azuré et fleurdelisé à la main. L’évêque de Nevers, M. du Lys, qui devait officier à la place de l’archevêque de Bourges, alors député aux états-généraux à Paris, suivait le cortège. Après lui marchaient en bon ordre la compagnie de cent