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dépréciation plus ou moins étendue, désastreuse peut-être pour une ou deux sociétés. Le Crédit foncier a été ramené de 1,216.25 à 1,200, la Banque de Paris de 636.25 à 616.25, le Crédit lyonnais de 788.75 à 778.75, le Comptoir national d’escompte de 487.50 à 478.75 (un moment même à 455), la Banque d’escompte de 190 à 157.50, le Crédit mobilier de 145 à 140. Les sociétés étrangères n’ont pas été mieux traitées ; la Banque des pays autrichiens a baissé de 462.50 à 452.50, la Banque ottomane de 543.75 à 535, le Crédit mobilier espagnol de 95 à 81.25.

Le Crédit industriel avait été assez vivement offert sur l’annonce du projet de fusion avec la Banque de dépôts et de comptes courans. Ce projet a soulevé de telles difficultés et rencontré si peu de faveur chez les actionnaires de l’une et de l’autre société que l’abandon en a été décidé. Les actionnaires du Crédit industriel en ont été informés par le président de la société dans leur assemblée générale tenue le 10 courant, où on a fixé à 15 francs net, comme l’année précédente, le dividende de l’exercice écoulé. L’abandon du projet de fusion a valu aux actions une reprise de 555 à 562.50.

La réduction des tarifs de voyageurs va prendre effet le 1er avril sur les réseaux de nos grandes compagnies. La spéculation baissière ne pouvait négliger cette occasion de peser sur les cours des actions qui, d’ordinaire, par suite de la fixité de leurs dividendes, résultant des conventions de 1883, suivent les oscillations de nos rentes et participent à leur fermeté. L’Est a reculé de 897.50 à 890, le Lyon de 1,460 à 1,432.50, le Nord de 1,745 à 1,710, l’Orléans de 1,522.50 à 1,492.50, le Midi de 1,245 à 1,235. A l’étranger, les Chemins autrichiens et Lombards ont de médiocres recettes et reculent, les uns de 615 à 610, les autres de 206.25 à 200. Les titres des compagnies d’Espagne ont été de nouveau constamment offerts, les Andalous de 275 à 250, le Nord de l’Espagne de 165 à 147.50, le Saragosse de 172.50 à 161.25. En Italie, les Méridionaux ont fléchi de 606.25 à 590. Les obligations des Chemins de fer espagnols ont encore perdu de 15 à 30 francs, selon les séries. La première hypothèque du Nord de l’Espagne ne vaut plus que 329, la cinquième 187.50, l’obligation des Andalous 278 au lieu de 294, le Saragosse 300 au lieu de 313. La dépréciation si profonde de tous ces titres est un vrai désastre pour une partie de l’épargne française.

Le Suez est sans changement à 2,720, le Gaz en hausse de 12.50 à 1,480, sur la probabilité de plus en plus grande d’une entente prochaine entre la compagnie et le conseil municipal. Le marché des valeurs industrielles a été en général assez animé et bien tenu. Des capitalistes cherchent de ce côté une compensation aux pertes que leur ont laissées des placemens en actions de banques et en fonds étrangers.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.